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Sérieux soupçons de détournements de fonds à l’université Antilles-Guyane (#UAG)

Une information judiciaire pour « escroquerie en bande organisée et détournements de fonds en bande organisée » au sein de l’université des Antilles et de la Guyane (#UAG) va être ouverte « dans quelques jours », a annoncé vendredi 21 mars le procureur de la République de Fort-de-France, Eric Corbaux.
C’est sur fond de « crise guyanaise », comme la nomment les médias locaux, qu’a éclaté le scandale présumé du #Ceregmia (Centre d’études et de recherche en économie, gestion, modélisation et informatique appliquée), un laboratoire de recherche de l’université, alors que l’UAG est déjà confrontée à de nombreuses difficultés.

Des enquêtes, dirigées par le SRPJ, ont en effet été ouvertes, en mai 2013, à la suite d’un rapport de la Cour des comptes publié en 2012, critiquant une certaine opacité dans la gestion du Ceregmia, sis en #Martinique.

« DÉTERMINER LES AUTEURS ET LES COMPLICES »

« Compte tenu des preuves rassemblées » et de « soupçons graves », le procureur de la République de Fort-de-France a finalement annoncé, vendredi, l’ouverture d’une information judiciaire. Il a « décidé d’ouvrir cette enquête au niveau de la juridiction interrégionale spécialisée de Martinique », afin de faire toute la lumière « sur d’éventuels détournements et escroqueries commis au sein de l’université ». Des fonds publics sont concernés, « y compris des fonds européens ».

« L’instruction sera là pour déterminer les contours de ces infractions, des auteurs de l’infraction, les complices, peut-être aussi des bénéficiaires voire des complaisances », a déclaré Eric Corbaux, évoquant « l’existence d’un système qui perdure depuis un certain nombre d’années ». Selon une source proche du dossier, le préjudice pourrait s’élever à plusieurs centaines de milliers d’euros.

CLIMAT DÉLÉTÈRE

Philippe Edmond Mariette, avocat du Ceregmia, dit « se réjouir » de cette ouverture d’information judiciaire. « On pourra enfin donner notre point de vue », assure-t-il. La peine maximale encourue pour escroquerie en bande organisée et détournement de fonds publics est de dix ans de prison et 1 million d’euros d’amende.

Cette affaire a créé de fortes tensions au sein de l’université ces derniers mois, alors même que l’UAG s’apprête à perdre le pôle guyanais, qui désire faire cavalier seul, et doit se restructurer. Autour de l’affaire judiciaire s’est en effet créé un climat délétère, notamment entre la présidente de l’université, élue en janvier 2013, Corinne Mencé-Caster, et des membres du Ceregmia. La première a accusé les seconds, dans les médias locaux, de faire circuler « des mails d’une violence extrême » à son encontre, dénonçant un certain « sexisme » et « une focalisation sur [sa] personne ». Corinne Mencé-Caster a déposé plainte pour diffamation. Cette enquête suit son cours en parallèle.

Source : AFP