Voilà la dernière campagne de l’INPES visible notamment en Martinique, Guadeloupe et Guyane… l’argumentaire est clair… L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) lance une campagne d’incitation au dépistage du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST) auprès des migrants originaires d’Afrique subsaharienne, ainsi que dans les départements français d’Amérique (DFA). Cette opération s’inscrit dans le cadre des dernières recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) et du plan national 2010-2014 de lutte contre le VIH/sida et les autres IST.
Il s’agit de populations particulièrement exposées à ces infections :
– une découverte de séropositivité sur deux (48 % en 2009) concerne un migrant originaire d’Afrique subsaharienne ;
– dans les DFA, l’ incidence et la prévalence du VIH/sida sont plus élevées qu’en France ;
– le dépistage de l’infection à VIH est souvent fait à un stade avancé.
La campagne s’appuie sur la valorisation des personnes qui prennent la décision de faire le test de dépistage :
– avec comme message « Mon avenir, c’est aussi ma santé » ;
– à travers des scènes du quotidien, le but est de montrer que le test peut être réalisé à divers moments de la vie, et pas seulement après une prise de risque ;
– se faire dépister, c’est prendre soin de sa santé et de celle des autres.
SEUL HIC…
Les concepteurs et ceux qui ont validé cette campagne font un ciblage pigmentaire étonnant qui pointe uniquement vers les noirs (es). Deux visuels où on peut voir que cela est clairement signifié. Un couple de jeunes noirs, l’homme a des locks, la femme ne se coiffe pas à l’occidentale…. ça lui apprendra… Le vieux de l’autre photo est lui aussi noir comme hier soir. Pour illustrer ce sujet pourtant sensible, ON n’est plus métis, on n’est plus créole éternuant, on n’est plus tout ce qu’on veut nous faire croire.. Eh oui…aux Antilles-Guyane, le sida ne concerne pas les blancs, le métissage, les chinois, les békés… Seuls les noirs, avec la sombre couleurs qui nuit, semblent porter les germes du fléau. SIDA sé ta zot sé pa ta nou. Aussi il est important de noter que ce énième affront à l’imagerie ne choque personne. Pas un politique, pas un acteur de la vie de la cité, pas un intellectuel à l’engagement sucré…
Serait-ce une normalité acceptée ? Pourtant si on considère odieux les propos de Claude Guéant sur les Civilisations, cette campagne publicitaire n’a rien à leur envier. L’INPES a fait un choix qui stigmatise… un choix conscient quand on connaît les différents niveaux de validation qui ponctuent le lancement de ce type de campagne. Aussi mon étonnement ne m’étonne pas.
gilles dégras
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