Bondamanjak

SILENCE, ON EMPOISONNE !

Qui est pénalisé dans ce laisser-faire criminel ? D’abord, le petit agriculteur antillais dont les produits sont pointés du doigt alors même qu’il n’est en rien responsable des dizaines de milliers de tonnes de pesticides cancérigènes déversés sur nos pays depuis trois décennies. Les préfectures des Antilles publient régulièrement de nouvelles listes de productions contaminées, mais se gardent bien de mettre sur pied une politique d’identification, dans un premier temps, des parcelles en cause et de dépollution de celles-ci dans un second alors même que des méthodes éprouvées existent. Le petit agriculteur est sommé de procéder lui-même à des analyses prouvant que son terrain est indemne, analyses coûteuses qui ne se font que dans des laboratoires hexagonaux ! Autrement dit, la victime est condamnée à se soigner par ses propres moyens et ne doit s’attendre à aucune mesure de compensation financière. Il s’agit là, à l’évidence, d’un comportement raciste de la part des autorités françaises qui refusent d’assumer toutes les conséquences de la tutelle qu’elles exercent sur nos pays.

La deuxième victime est le consommateur antillais qui, déboussolé, ne sait plus à quel légume se vouer. En fait, on le conduit habilement à ne plus consommer que des pommes de terre, des endives ou des choux de Bruxelles. L’empoisonnement au Chlordécone est du pain béni pour les importateurs et les grandes surfaces. Le problème c’est que là encore, la traçabilité des fruits et légumes étrangers que l’on trouve dans les supermarchés de la Guadeloupe et de la Martinique n’est aucunement garantie. On sait, par exemple, que des raisins de table estampillés « Made in Spain », ne sont en fait pas originaires de la péninsule ibérique, mais du…Chili où ils sont traités avec de puissants pesticides et exportés en Europe sous des labels qui dissimulent leur provenance ou les « européanisent » clandestinement. C’est donc tous les « produits frais », produits sur place ou importés, qui sont source d’inquiétude pour nos populations. On n’a jamais vu les douanes de Martinique ou de Guadeloupe refouler ou détruire le moindre kilo de fruits ou de légumes importés, comme si le seul fait qu’ils proviennent de l’extérieur était un gage de leur consommabilité.

Les médecins exerçant dans nos pays sont formels : jamais ils n’ont assisté à un nombre aussi effarant de malformations congénitales et de fausse-couches ; jamais la courbe de croissance des cancers, en particulier celui de la prostate, n’a été aussi élevée ; jamais les cas de maladies de Parkinson et d’Alzheimer n’ont été aussi nombreux ; jamais le taux d’infertilité masculine et féminine n’a été aussi préoccupant. Il est temps de poser la seule question qui vaille : POURQUOI ? Pourquoi ces phénomènes ne se retrouvent-ils pas à l’identique à Sainte-Lucie, en Dominique, à Barbade ou à Grenade ? Pourquoi la Martinique a-t-elle le 2è rang quand au nombre de cancers de la prostate, juste après les Etats-Unis, pays qui est le plus gros utilisateur de pesticides agricoles au monde ? Pourquoi a-t-on retrouvé des doses massives de Dieldrine dans l’eau de la Basse-Terre alors que ce produit n’a jamais été autorisé sur le territoire français ? Qui a continué d’importer du Chlordécone après qu’enfin, l’Etat français se soit résolu à l’interdire aux Antilles ?

Une enquête doit être ouverte. Une commission d’enquête parlementaire doit être mise sur pied. Comme pour le sang contaminé. Comme pour la vache folle. Comme pour l’amiante. Comme pour Outreau. Les responsables de cet empoisonnement  d’1 million de citoyens censés être français doivent être identifiés et traduits en justice !

IL FAUT UN SURSAUT DE TOUT LE PEUPLE ANTILLAIS !

NOUS VOUS INVITONS A UNE GRANDE CONFERENCE A L’ATRIUM LE 5 AVRIL PROCHAIN A 18H 30