Depuis plusieurs jours, je reçois des informations qui me font chaque fois l’effet d’un uppercut.
J’ai le souffle coupé et les entrailles qui se nouent.
Gérard Guillaume dont je retiens un sourire doux et amusé et le fait qu’il aimait les gens, Olivier Nicolas Dit Duclos dont on dit qu’il était curieux des gens et des choses et gentil, et ce parfait inconnu, Alexander Prudent, qui livre sur la page d’Alain Livori, qu’il a subi le même traitement, qu’il est à la rue, qu’il ne trouve pas de travail depuis 3 ans et qu’il est probablement le 3ème de la liste…
Tout cela dans l’indifférence.
Personne ne relève…
Pas un hommage de Martinique La 1ère, pas un hommage de ses anciens collègues, silence, ça tourne!
Mieux même, certain.es trouvent le moyen de dire qu’elles comprennent le silence des salariés…
Une vie vaut-elle si peu?
Je suis fille de militants communistes de la seconde génération et j’ai le souvenir d’un grand-père mort déchu de ses droits civiques pour ses opinions politiques, de Georges Mauvois, directeur des PTT de l’époque, viré de son poste pour ses opinions politiques.
C’est bien le drame, nous n’avons plus d’opinions, plus de convictions.
Car manifestement, nous jouissons de l’immense privilège de consommer comme les français, comme les américains. Des marques, de la bouffe, du Champagne.
Et c’est bien la seule chose qui compte!
Pouvoir faire comme les autres, sans se demander qui nous sommes.
Pauvres êtres sans âmes, condamnés à se comparer aux autres pour ne pas se sentir médiocres.
Car oui, c’est ce que nous sommes, collectivement… Médiocres.
J’ai mal.
Comme beaucoup, j’en suis sûre…
Johanne Juston