Madame la Directrice, Monsieur le Directeur,
Les médias réunionnais forment un secteur économique très dynamique et nous en sommes tous heureux. Au Syndicat national des journalistes, nous le sommes beaucoup moins lorsque nous recueillons les témoignages de confrères et consoeurs recrutés pour exercer un travail de journaliste, mais sans respecter les droits attachés à cette profession.
Voici un florilège non exhaustif des infractions pour lesquelles nous sommes sollicités :
– Travail dissimulé, lorsqu’on emploie des journalistes sans les déclarer comme salariés, ou travail sans contrat.
– Journée de travail non payées, alors qu’elles ont été effectuées (notamment pour des #pigistes).
– Statut d’auto-entrepreneur imposé à un(e) journaliste, alors que c’est illégal.
– Refus d’appliquer la Convention collective nationale du travail des journalistes, ce qui prive les #journalistes du 13e mois, d’une partie des revenus en cas de maladie, d’une partie des cotisations pour leur retraite, etc.
– Confusion entre l’astreinte et la permanence, avec refus de payer les heures supplémentaires effectuées pendant ces astreintes.
– Abus de la rémunération sous forme de « piges » : ce mot cache souvent des emplois réguliers à temps presque complet, qui devraient être transformés en emplois en #CDD ou #CDI.
– Abus de l’emploi du « CDD d’usage » qui prive les journalistes d’indemnités de fin de contrat, et renforce leur précarité.
– Abattements abusifs sur les cotisations sociales : même si certains abattements sont légaux dans certaines conditions, nous avons démasqué plusieurs situations illégales qui portent un grave préjudice aux journalistes (voir par exemple le témoignage ci-dessous).
– Injonction de réaliser des reportages publicitaires, en contradiction avec la charte de déontologie.
– Abus du statut de stagiaire, lorsqu’on demande à des « stagiaires » journalistes non rémunérés d’assurer un travail de professionnel.
– Pressions psychologiques et arguments mensongers du type « Si je te vire, je connais tellement de monde que tu ne pourras plus trouver de travail à La Réunion ».
– Etc.
Le SNJ #Réunion océan Indien reste vigilant. Il soutient actuellement des confrères et consoeurs qui veulent faire respecter leurs droits, et continuera à le faire, notamment grâce à la permanence juridique qu’il vient de créer (http://snjreunion.blogspot.com/p/le-snj-propose-aussi.html).
Par la présente, le #SNJ vous demande à vous, employeur, de respecter les droits des journalistes que vous recrutez.
Fait à Saint-Denis, le 21 juillet 2014