Le salon Top Resa donne l’occasion aux autorités touristiques de larguer des parachutes chiffrés : croissance à deux chiffres, centaines de milliers de croisiéristes, de touristes de séjour, recettes en millions d’euros. Les médias sont évidemment un relais privilégié dans cet affichage. Les statistiques révèlent en outre la compétition féroce que se livrent la #Martinique et la #Guadeloupe : c’est à celle qui aura la plus longue si vous me pardonnez l’expression. En réalité, tout cela est creux. Vain. Stérile.
Les statistiques sont des documents classés confidentiels par les autorités touristiques
En Martinique comme en Guadeloupe, avoir accès aux données relève presque de la Direction des Renseignements Généraux. A l’heure de l’open data, il demeure très difficile, quasiment impossible, d’obtenir des chiffres hors conférences de presse. La Guadeloupe ne les donne pas à la Caribbean Tourism Organization. La Martinique ne les donne pas tout court. Les dirigeants font preuve d’une opacité sur le sujet qui devrait attirer l’attention des citoyens et des responsables politiques (qui pour certains, sont de mèche). On est en 2014 ! Il existe des outils permettant non seulement de collecter mais de mettre à disposition les statistiques du tourisme quasiment en temps réel !
Les statistiques ne sont pas réalisées par un organe indépendant
Personne ne sait en réalité comment la Martinique et la Guadeloupe procèdent au comptage des touristes. S’agit-il du nombre de billets d’avions vendus ? Du nombre de visiteurs dans les hôtels ? On ne sait pas. Des chiffres sont donnés par le #CMT et le #CTIG et pour le reste, contentez-vous de ça ou allez voir ailleurs. En Guadeloupe par exemple, les données de 2013 sont comparées à celles de 2011 parce qu’en 2012, l’#INSEE n’a pas donné de chiffres… En Martinique, #Zilea, l’association des hôteliers, procède à ses propres comptages.
Quid d’un observatoire du tourisme antillais indépendant qui donnerait ses chiffres de façon neutre, sans pression politique ? Mais les autorités touristiques ne veulent pas de ça… Elles sont conscientes qu’elles perdraient la main et qu’il serait difficile de procéder, si nécessaire, à de petits arrangements ?
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