Combien de vies sacrifiées de notre jeunesse faudra-t-il pour que le l’Etat, les pouvoirs publics puissent prendre les bonnes décisions. » Guyane Ecologie, aujourd’hui, présente ses condoléances à la communauté Téko et Wayampi du Haut Oyapock.
Les réponses apportées dernièrement par la ministre de l’Outre-mer à la députée Chantal BERTHELOT nous inquiètent car elles démontrent une méconnaissance totale du problème, un décalage flagrant, voire un mépris des populations autochtones de Guyane. Qui se substitue aux carences de l’Etat en la matière ? Est-ce prévu dans la nouvelle collectivité de Guyane ? L’association ADER qui milite contre le suicide, dans sa lettre publique dénonce l’immobilisme, le manque de soutien de l’Etat aux associations de terrain, parle d’épidémie silencieuse, de dossier bâclé. « Oui, il y a urgence, mais une réponse concertée, structurée et pérenne reste nécessaire. » Certains (es) élus (es) locaux et la fédération des opérateurs miniers (FEDOM) veulent faire croire à la jeunesse amérindienne que son salut passe par l’activité minière, c’est trop facile.
Pour quelle retombée économique ? Faut-il autoriser l’activité minière dans le parc national ? (France Guyane du 15/04/2011) Le schéma d’orientation minière (SDOM), n’est aucunement une réponse au développement durable de la Guyane, les richesses sont ailleurs mais il faut un changement total de paradigme. De par la planète, les activités minières et pétrolières ont appauvris les peuples, par l’exploitation humaine, la dégradation de l’environnement naturel et social. Ces pays sont devenus les plus pauvres du monde, sauf pour leur gouvernant devenu dictateur.
Les exemples de révoltes des peuples sont les conséquences de ces mauvais choix. Le modèle de développement à l’occidental arrive à sa fin. Nous devrions ensemble, désormais, développer d’autres alternatives basées sur un développement local, associant à la base les populations dans un autre modèle de gouvernance. Permettre aux collectivités d’avoir une autonomie financière nécessaire pour faire face aux défis des sociétés moderne, et aux directives nationales et européennes. Nous pouvons construire, par l’économie verte, l’économie sociale et de service, des valeurs ajoutées.
La Guyane doit sortir de son développement tiers mondiste et d’assistanat vers une meilleur organisation de son territoire, par une appropriation de ses richesses renouvelables et une adaptation des réponses aux besoins alimentaires, énergétiques, de logement, de santé, de services de base et d’émancipation des individus.
Les maux de la jeunesse guyanaise sont les causes d’un oubli, d’une absence de projet de société dédiée à cette plus grande frange de la population guyanaise, de la petite enfance jusqu’à l’âge d’adulte, de l’accueil dans ce nouveau monde jusqu’à l’acquisition d’une autonomie sociale. Certains traduisent leur difficulté dans le suicide, d’autre dans les addictions, ou d’autre dans la délinquance, le problème est à considérer de façon globale. La jeunesse est une chance pour la Guyane et non un inconvénient.
Guyane Ecologie réitère sa demande à l’Etat d’une réunion d’urgence, avec l’ensemble des acteurs de la société guyanaise sur ce problème de suicide qui plonge notre société dans un sentiment d’abandon, d’impuissance voire de culpabilité. Vous avez dit qu’ensemble nous réussirons des grandes choses alors mettons nous au travail pour, au minimum, donner de la dignité à la jeunesse guyanaise.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le président de la république, l’expression de ma haute considération.
Kourou le 16 avril 2011
José GAILLOU : Chevalier national du Mérite de l’Ordre, Conseiller régional de la Guyane, Secrétaire général de Guyane Ecologie