Pendant mes jeunes années de formation, j’ai eu l’occasion de pouvoir profiter, en plus d’un enseignement scolaire de qualité, de professeurs possédant parfaitement leur matière et détenant également ces deux ingrédients fondamentaux dans cette profession : la pédagogie et le plaisir de transmettre le savoir; d’un environnement familial particulièrement stimulant pour les jeunes esprits. Lors de nos réunions familiales, les enfants avaient la chance de ne pas être tenus à l’écart des discussions des grands. Je ne me souviens toutefois pas qu’aucun d’entre nous ait un jour osé intervenir ou interrompre une conversation d’adultes, ne serait-ce que pour demander la permission de sortir de table pour aller aux toilettes lorsque la pression de la discussion commençait à se faire sentir. Assis dans nos chaises pour bébé, nous ne comprenions peut-être pas les trois quarts des mots qui se prononçaient autour de nous, sur des sujets aussi variés que la politique, la religion, la santé, le commerce, la sexualité, enfin bref, toute l’actualité locale, nationale et internationale traitée par des hommes et des femmes qui exprimaient librement, en famille, leur vision personnelle des faits en alternant entre haussement de ton en cas de désaccord (pas de bris d’assiettes, mais d’éventuels départs intempestifs ) et retour au calme par une petite blagounette bien placée pour détendre l’atmosphère ou changer de sujet; mais les changements de ton nous laissaient déjà savoir si nous pouvions oser ou non pleurer pour réclamer un biberon ou un changement de couche ou s’il valait mieux se retenir encore quelques minutes! Bizarrement, j’ai tout de suite compris pourquoi il était préférable de minimiser les débats sur les sujets comme la politique ou la religion à l’école ou dans d’autres lieux où l’on souhaite conserver une ambiance favorable à l’atteinte d’autres buts, notamment l’acquisition de connaissances et la formation d’un esprit critique dans les établissements scolaires. À côté de l’école et de la famille, de mon enfance à mon adolescence (fin du lycée), ce sont les voyages qui m’ont beaucoup apporté, mais les voyages sous toutes leurs formes, c’est-à-dire, autant ceux que j’ai eu l’occasion de faire en famille pendant les vacances scolaires ou à l’étranger avec mon frère au milieu de groupes de Jeunes d’ici ou d’ailleurs; que ceux qui sont venus directement à moi, par les visites de proches ou d’amis de passage dans notre île. Nombreux ont été ces visiteurs qui depuis mon enfance ont suscité ma curiosité en titillant mes yeux et mes oreilles par tout ce qu’ils pouvaient comporter de différent de ce que je connaissais déjà.
J’ai très tôt eu envie de partir découvrir tous ces « aliens », en bon français, dans leur propre environnement, un peu difficile me direz-vous quand on a à peine treize ans et qu’on sait pertinemment qu’il nous faut encore achever le collège, puis attaquer le lycée avant de pouvoir enfin prétendre faire quoi que ce soit « à peu près » seul. Il faut bien l’avouer, dans beaucoup d’esprits français, une fois qu’on a atteint l’âge tant attendu de 18 ans et qu’on peut agiter fièrement son diplôme du baccalauréat, ça y est, on est grand, digne de confiance et tout et tout. Ah la la, si seulement c’était aussi simple, n’est-ce pas!!! En tout cas, revenons à nos moutons (enfin là il n’y en a qu’un, hihihi!!!) comprenant bien qu’il me fallait encore attendre quelques bonnes années, j’ai tout simplement décidé de jouer le jeu, car je ne crois pas à la rébellion contre le système établi qui a fait ses preuves et j’ai pris le parti d’en tirer le maximum possible. J’ai pu ainsi pendant ses quelques années, découvrir mon peuple, me faire des amis pour la vie, étudier en détail ma famille, découvrir les rythmes musicaux de nos régions et d’ailleurs (pourrais-je un jour remercier suffisamment mon frère Yvan pour cet inestimable voyage-découverte au cœur de la musique de chez nous et d’ailleurs, un legs dont je lui serai éternellement reconnaissante, car aujourd’hui, c’est bien dans la musique que je puise mon énergie et que je trouve mes diverses inspirations); et oui les bienfaits de l’Art sur l’énergie créatrice et l’apaisement de l’âme, on pourrait en disserter pendant des heures! Je n’ai pas souvent visité notre île pendant l’adolescence, car plus jeune, j’en avais déjà vu des bouts en famille et parce que l’adolescence c’est la période des copains, des sorties et des préoccupations autres que la découverte d’une île dans laquelle on vit depuis toujours et qu’on croit tellement bien connaître qu’on est déjà prêt à aller voir ce qui se fait ailleurs!
J’ai toujours trouvé les relations très tendues dans notre petite île. Chose étrange, les étrangers nous trouvent toujours tellement « cool » et « relax », mais vu de l’intérieur, je n’ai sincèrement jamais eu cette impression. J’ai plutôt toujours trouvé que le moindre mot prononcé était tellement chargé d’émotions qu’il était susceptible de déclencher la foudre et de transformer le destinataire en cendres (amateurs de dessins animés, l’image dont je parle vous apparaîtra certainement directement dans la tête). Pendant longtemps je me suis donc demandé comment il se faisait que les autres adorent venir chez nous, alors que nous n’avons qu’une envie, partir très loin, pour peut-être ne plus jamais revenir.
Quelques mois avant mes 18 ans, mais tout de même le baccalauréat en poche (notons bien qu’il s’agit finalement de la clef qui ouvre toutes les portes, ce qui rend fort intéressant le débat sur la pertinence de cet examen dans lequel nous n’entrerons pas ici bien entendu), j’ai enfin pu mettre mes plans à exécution (hihihi), partir découvrir un peu tout ce que le monde avait à m’offrir, mais en ayant toutefois envie de revenir souvent et peut-être un jour pour de bon, une fois que j’arriverai au bout de ma quête. Je vous passe les détails sur ce qui m’est arrivé en une quinzaine d’années, mon oncle Roland m’a en 2009, donné la belle occasion de vous le raconter en personne sur les ondes de KMT, je ne vais donc pas vous fatiguer avec ça ici. Passons directement à l’essentiel. Ma première année après le bac, entre Miami (6 mois), un court passage en Martinique, puis à Paris, et Barcelone (3 mois) (je préfère parler de villes pour les grands pays, car je trouve déjà que les modes de pensée varient d’une commune à l’autre chez nous, alors que dire d’une ville à l’autre en Espagne ou d’un État à l’autre aux États-Unis. Je ne peux donc pas me permettre d’appliquer les impressions que j’ai eues sur ces territoires limités à l’ensemble élargi auquel ils appartiennent, sauf en faisant des extrapolations souvent maladroites!), j’ai constaté que les villes européennes m’attiraient beaucoup par leur richesse historique, culturelle, architecturale, etc. (je n’ai pas retenu grand-chose de toutes ces découvertes qui me permettraient d’en faire état dans de beaux textes comme le font si bien les intellectuels, mais j’en ai gardé un sentiment de grand contentement des yeux principalement, mais aussi du cœur et de l’âme. Paris et Barcelone en plus d’être des villes magnifiques et bourrées de trésors pour la vue avaient à cette époque (1997) quelque chose de familier pour moi : des relations tout aussi tendues que dans mon île natale. J’en ai eu le cœur net, car je venais de passer six mois à Miami, que j’ai longtemps pris pour une ville sans âme, parce que le choc avait été tellement brutal pour moi, que je ne l’avais pas bien compris à l’époque. Il m’a fallu boucler la boucle en 2010, pour comprendre exactement ce qui s’était passé.
Je m’explique : l’an dernier, j’ai fait un petit bilan. J’allais bientôt atteindre ma quinzième année hors de la Martinique, je travaillais maintenant depuis quelques années dont bientôt cinq à mon compte et à domicile, je possédais la double citoyenneté (franco-canadienne), j’avais expérimenté tout ce qu’il fallait dans la vie « matérielle » adulte : achat d’un logement, d’une voiture et tout le tralala qui va avec, travailler dur pour arriver à boucler les fins de mois et payer les factures sans se retrouver dans le rouge et sans faire appel aux parents au premier coup dur (merci à mes parents, le simple fait de savoir que vous étiez là, m’a toujours apporté une très grande sérénité. Je sais que je n’ai pas toujours pris le temps de tout vous expliquer, mais j’ai toujours eu cette espèce de sentiment d’urgence en moi, va savoir pourquoi!). Mes buts de réalisation personnelle et professionnelle étant atteints (entendons par là, ceux que je m’étais fixés à dix ans…), j’ai eu envie de me lancer de nouveaux défis. Je n’ai jamais mis le côté sentimental de ma vie en suspens, mais sachant pertinemment qu’il est bien plus difficile de composer à deux que seule, en attendant de trouver quelqu’un avec qui je pourrai avancer main dans la main sans avoir l’impression d’être une « extra-terrestre », j’ai préféré poursuivre ma découverte du monde et de la vie. J’ai donc eu envie l’an dernier d’atteindre un autre palier sur le plan professionnel, l’expérience de travail pour un gouvernement étant un bon tremplin pour une carrière internationale, je me suis repenchée sur les postes de traducteurs de l’institution la plus internationale qui soit, l’ONU. J’ai toujours eu ce vieux rêve d’enfant de travailler pour l’UNESCO. Ado, j’étais abonnée au courrier de l’UNESCO et, plus que les lettres de mes correspondants du monde entier, c’est leur publication mensuelle que j’attendais qui atterrisse dans la boîte aux lettres pour me faire voyager. Il n’y avait pas le net à l’époque, tout aurait été tellement plus simple! Si vous visitez leur site Web (http://www.unesco.org/new/fr/unesco/) vous y verrez leurs diverses branches : Éducation, Sciences naturelles, Sciences sociales et humaines, Culture, Communication et Information. Je m’étais imaginé à l’époque que je pourrais traduire des textes dans tous ces domaines afin d’assouvir ma soif de connaissances tout en gagnant tout de même de quoi vivre. Oui il paraît que le monde est ainsi fait, qu’il faut travailler, gagner de l’argent pour pouvoir manger, se loger, et autre, hihihi, et oui, c’est bien vrai, ça marche comme ça! Mon désir de travailler à distance était déjà tout formé, d’ailleurs quand on me posait la question, je répondais que je voulais travailler pour un organisme international à partir d’un ranch afin de pouvoir y élever des poulets, des cochons, des chevaux et des enfants. J’espère que je n’offense personne, enfin bon les amis, vous me connaissez, ce n’est pas d’hier que je dis des bêtises et rassurez-vous, ça ne risque pas de changer!!! C’est bien trop laborieux de se prendre au sérieux.
J’arrête les digressions. Pour pouvoir peut-être un jour traduire pour l’UNESCO (dont le siège social se trouve à Paris), il faut d’après ce que j’ai compris passer l’examen de l’ONU (dont le siège se trouve à New York). En plus de leur langue maternelle qu’ils doivent bien posséder (désolée pour les coquilles, n’envoyez pas mes lettres aux personnes de l’ONU que vous connaissez svp, hihihi, clin d’œil à mes amis qui se reconnaîtront!), les traducteurs francophones doivent maîtriser une autre langue de travail ou une spécialisation en droit. Il m’était plus facile de me remettre rapidement à l’espagnol. Je compte bien devenir juge pour enfants un jour et donc suivre une formation complète en droit, mais chaque chose en son temps. L’an dernier, pour retrouver mes lointaines notions d’espagnol, je choisis donc la solution la plus simple, partir six mois en Floride. Pour des raisons de logistique, c’était ce qu’il y avait de plus pratique (on dira si vous voulez que les Américains et les Canadiens sont un peu… cousins, allez on va dire ça comme ça!) ce qui sous-entend que le passeport canadien, le permis canadien, les assurances canadiennes et le reste me permettaient de passer six mois aux États-Unis sans trop de paperasserie administrative et sans avoir à trop me casser la tête avec un système (européen) que je n’ai pas connu dans ma vie adulte. En effet, mon premier choix aurait été l’Espagne, pour en profiter pour me promener en Europe, mais concrètement, sur le plan professionnel et pratique, l’Amérique du Sud était plus indiquée, et en parfaite vitrine de l’Amérique du Sud toujours sur le territoire Nord-Américain, Miami était l’endroit rêvé pour atteindre mon objectif. J’ai eu la chance d’y côtoyer des gens formidables, d’habituer mon oreille aux divers accents et régionalismes des nombreux groupes hispanophones représentés dans la région, mais surtout, grâce à la grande pédagogie et à la grande patience de mon professeur Jorge Ellian de l’Institut Inlingua de Weston (FL), j’ai pu en quelques mois retrouver de bonnes aptitudes en compréhension écrite, qui m’ont permis de passer en mai dernier l’examen d’entrée du certificat de traduction Espagnol-Français de Mc Gill où je m’apprête dans quelques jours à prendre deux cours (ou trois hihihi, si on veut bien de moi!) qui me prépareront pour le prochain examen de l’ONU. J’espère qu’il y en aura un en 2012, histoire que je ne perdre pas tous mes acquis de ces derniers mois, enfin bon, là encore, je n’ai aucun pouvoir sur ces choses-là, alors si je dois patienter, je trouverai bien un moyen de ne pas tout perdre d’ici là.
Pour me rendre à Miami, j’ai opté pour la ballade de deux semaines en voiture. Super périple avec arrêt-découverte des grandes villes sur le chemin : Boston (Massachusetts), très jolie ville étudiante, Philadelphie (Pennsylvanie) et son mémorable souvenir de « Joanie on her Pony », Baltimore (Maryland), Washington (District de Columbia), mon grand coup de cœur, que j’ai finalement vraiment découvert à cette deuxième occasion, la première s’étant limitée au Mall et aux musées, mais la ville est encore tellement riche au-delà de ces clichés, Richmond (Virginie), mimi comme tout, Myrtle Beach (Caroline du Sud) les kilomètres de plage, Charleston (Caroline du Sud), un petit bout d’Europe, Savannah (Géorgie), Jacksonville (capitale de la Floride), Orlando (Floride), où vit mon pote Mickey et ses amis, avant d’arriver à ma destination finale. En chemin, j’ai découvert les différents accents et modes de vie de chacune de ces régions et arrivée à Miami j’ai constaté (impression qui m’a été confirmée par la suite par un ami colombien) que les habitants avaient le même accent qu’à NYC. Fait assez marrant quand on pense aux innombrables différences observées en chemin, mais pas quand on s’arrête pour y réfléchir deux minutes. Après tout, il n’y a que les touristes qui prennent le temps de parcourir tant de kilomètres, ceux qui pour une raison ou pour une autre veulent se rendre d’un pôle à un autre, prennent l’avion!
Je profite de cette occasion pour expliquer pourquoi j’étais si choquée par l’événement des derniers jours. Il faut comprendre qu’à part les touristes, pendant la saison touristique, les avions sont principalement utilisés par des personnes qui souhaitent aller d’un point A à un point B (sans détour et sans escale) pour des raisons professionnelles ou urgentes la plupart du temps. Voilà pourquoi aujourd’hui selon moi, les transporteurs aériens limitent les bagages à un article par personne plus un ordinateur portable et un bagage à main et pourquoi ils ne proposent pas de repas sur les court-courriers. Ils se dégagent des frais « inutiles » pour le voyageur professionnel qui s’il le faut portera un sandwich ou grignotera quelque chose à l’aéroport, à condition bien sûr que les restaurants et magasins dudit aéroport soient ouverts à toute heure où des avions atterrissent et décollent! En éliminant ces frais superflus, ils peuvent s’efforcer de répondre aux nouvelles demandes du voyageur professionnel en déplacement : se connecter à Internet pendant le vol! Ça m’aurait été bien utile plus d’une fois d’être connectée afin de pouvoir travailler en rentrant en Martinique, car 5 h 30 passées dans un avion à écouter de la musique, ça peut devenir très frustrant quand on sait que c’est quasiment une journée de travail entière de perdue. Il faut des fonds pour de mettre au point de nouvelles technologies qui favorisent la communication, il faut vraiment des capitaux conséquents. Je sais bien que ces préoccupations peuvent paraître lointaines et futiles au vacancier, mais en regardant plus loin que le bout de notre nez, on peut comprendre que c’est tout de même grâce aux besoins du professionnel que le vacancier pourra bientôt surfer sur uTube pendant ses 7 h de vol entre Fort-de-France et Paris. Cessons donc de râler parce qu’ils nous enlèvent un bagage ou qu’ils nous font payer des frais, ce n’est pas parce qu’ils ne nous aiment pas, c’est parce que dans le reste du monde, les choses évoluent très vite et que nous le voulions ou pas, nous sommes obligés d’évoluer avec elles. J’en profite également pour ajouter que je ne cherchais pas à créer une Vendetta avec l’Agence Richard Fléchon Voyages, hélas vous avez simplement été l’élément déclencheur qui m’a rappelé que même si je n’ai aucun lien économique avec la Martinique, un simple séjour auprès des miens peu rapidement se transformer en cauchemar, en perte de réputation et de crédibilité auprès de mes clients qui de toutes les façons ne comprendront pas quand je leur expliquerai que dans mon pays l’incompétence et le laxisme sont rois!
Tout cela pour vous dire que j’aimerais sincèrement que les choses changent, car je sais que mon peuple martiniquais est composé de personnes aux talents remarquables, au cœur gros comme la lune, et qui possèdent d’innombrables qualités dont faire la liste me prendrait certainement toute une vie.
Voilà où j’ai besoin de votre aide. D’après mes observations, fondées au départ sur l’observation de mon comportement au sein de ma famille (la « cité » étant souvent une configuration simplement élargie de la famille, il s’agissait d’un bon point de départ), j’aurais tendance à croire que notre génération, si si les amis, je parle bien de vous et moi, peut grandement contribuer à arranger les choses. Tout, selon moi, est une question de communication intergénérationnelle. Nos parents qui nous ont donné, dans la plupart des cas, une excellente éducation, hélas parfois théorique, pas toujours marquée par l’exemple, plutôt la politique du « faites ce que je dis et pas ce que je fais ». Désolée les parents, ne vous fâchez pas, je suis sure que si vous êtes honnêtes avec vous-mêmes vous ne me donnerez pas tout à fait tort, mais bien entendu, je ne veux pas généraliser, il y a chez nous des exemples de droiture comme partout, mais hélas, ce n’est pas la majorité! Oups, désolée encore pour ce manque de respect envers nos aînés, si peu toléré dans nos îles, dites-vous simplement que ça fait trop longtemps que je vis dans une contrée lointaine où ils ont fait tomber les barrières intergénérationnelles et toute la condescendance y afférent afin de prendre simplement conscience que comme le disait si bien Jean de Lafontaine « On a toujours besoin d’un plus petit que soi » (et oui, je ne cite que les grands auteurs : personnages de dessins animés, auteurs de fables… que les grands je vous assure, hihihi!!!). Voilà, je m’adresse à vous, parents « d’enfants » trentenaires, je vous assure que vos enfants sont des êtres pensants et que si vous preniez le temps de les écouter, que vous arrêtiez de les couver et de les traiter comme des bébés ils pourraient vous surprendre de façon très agréable. Et vous mes amis trentenaires, donnez-moi la chance de retrouver tous mes compagnons d’école qui avaient des rêves et de belles valeurs, qui n’étaient pas encore désabusés et dégoûtés et prenez également conscience qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, que nous avons le savoir, les capacités, la force, l’amour et le soutien de nos parents, le tact nécessaire et tout ce qu’il nous faut encore pour faire valoir nos idées auprès de nos aînés, sans révolte, sans rébellion, sans discours de sourds et palabres inutiles, mais par la discussion franche et sincère tout simplement, la mise de côté des faux semblants, la reconnaissance de nos torts et de nos erreurs. Nous pouvons vivre en harmonie dans notre belle île, apprendre à l’apprécier à nous apprécier les uns les autres et à ne pas avoir envie de pleurer ou de fuir chaque fois que quelqu’un qui devrait nous aimer et nous aider à évoluer nous inflige des claques verbales ou physiques alors que nous ne lui avons rien fait (enfin selon nous, bien évidemment l’introspection ne doit pas être l’apanage de certains, mais bien de tous!) Dans la notion d’aînés, on n’oubliera pas non plus nos grands-parents, oncles, tantes, voisins et toutes ces personnes qui ont participé à notre éducation, qui nous ont permis de découvrir les multiples caractères humains que nous allions retrouver par la suite à l’extérieur. Et dois-je vraiment le mentionner, si nous n’avons pas envie de le faire pour nous, parce qu’il est trop tard, parce que c’est déjà comme ça alors tant pis, ou parce que la tâche nous semble insurmontable, faisons-le pour nos petits frères et petites sœurs, petits cousins/cousines, neveux/nièces.
Bon voilà les amis, je ne remettrai pas en question vos excellentes capacités intellectuelles que je connais pour les avoir vues en action. Je sais que vous avez tous parfaitement compris ce que vous venez de lire… pour les courageux qui sont arrivés jusque-là en tout cas! Je sais, je sais, je suis une vraie pipelette à mes heures! Enfin bon, on ne se refait pas, on peut juste tendre à s’améliorer en permanence.
La délation, quel vilain mot, n’est-ce pas! C’est hélas une technique qui fonctionne bien pour réveiller le bon sens chez certains en un temps record. Voilà pourquoi je me suis prêtée à cet exercice il y a quelques jours de cela. Avez-vous vu les vives manifestations? Savez-vous que c’est la méthode que Rudy Giuliani, l’ancien maire de la ville de New York, aurait (conditionnel obligé, car je l’ai entendu d’un guide touristique et je n’ai fait aucune vérification, mais j’aime bien l’idée!) utilisée pour transformer cette ancienne métropole du crime! Il a mis sur pied des « brigades des Anges » en d’autres termes, il a chargé des adolescents de la ville de dénoncer tous les citoyens qu’ils surprenaient en plein acte de vandalisme ou de malhonnêteté. À l’heure des téléphones portables qui font des photos et « outils de dénonciation » (ok c’est un peu sordide là, outils de communication donc!) à un clic de souris, vous imaginez-vous comment cette méthode peut inciter les gens à se tenir tranquilles quand ils savent qu’ils sont observés? Au Canada, la caméra dans le bureau des employés ou les mouchards sur leur ordi sont des méthodes utilisées pour décourager les petits malins et qui sur le long terme, finissent par faire prendre conscience à chacun que pour aller de l’avant nous devons tous jouer un rôle. Nous devons nous seulement apprendre à vivre ensemble, mais surtout et avant tout nous forger de bonnes valeurs personnelles et quelque chose me laisse croire que ces valeurs personnelles nous les avons déjà en nous en Martinique, mais que hélas, ce sentiment généralisé de laisser-aller ne donne pas envie de faire mieux que l’autre. Quel dommage!
Voilà donc la technique que je préconiserais, vous la trouvez peut-être un peu trop « anglo-saxonne ». Faites un petit tour d’horizon rapide et déterminez les régions du monde où le chaos règne le moins. Tirez vos propres conclusions et surtout, faites-moi savoir ce que vous proposeriez à la place, vos idées m’intéressent vraiment.
Voilà je vais m’arrêter là, j’y ai passé une bonne partie de la nuit, mais ça valait le coup je crois. Alors comme d’hab., n’hésitez pas à faire circuler. Oubliez les frontières d’âge ou de pays. Gardez la version écrite, car à l’oral, mes propos risquent de vite se déformer… encore une fois!!!
Je vous envoie à tous plein de bonnes vibrations de ce pays très « policé » qu’est le Canada et dans lequel les Jeunes de chez nous semblent de plus en plus se sentir à l’aise, dans un cadre structuré où ils peuvent exprimer tout le beau et le bon qu’ils ont en eux.
Mes amitiés à vous tous.
Frédérique Laouchez