Le président de la Région Guadeloupe ne peut que s’étonner des étranges commentaires du conseiller politique de l’UMP pour l’outre-mer, Dominique PERBEN, selon lesquels Victorin LUREL « fait du DOMOTA » en critiquant l’exercice indécent d’autosatisfaction gouvernemental sur la mise en œuvre des mesures du Conseil interministériel pour l’Outre-mer (CIOM).
« On peut être en désaccord avec un responsable syndical et contester fermement ses méthodes quand c’est nécessaire, sans pour autant utiliser son nom comme une injure ou une infamie, comme le fait Dominique PERBEN », observe tout d’abord Victorin LUREL, qui rappelle par ailleurs qu’il n’a attendu ni janvier 2009, ni Elie DOMOTA, pour se préoccuper des questions de pouvoir d’achat, comme en témoigne notamment l’accord obtenu dès novembre 2008 pour faire baisser très significativement le prix des carburants en Guadeloupe.
Sur le fond, le député et président de la Région Guadeloupe relève que M. PERBEN mentionne la réalisation, invérifiable, de 112 enquêtes sur 1.550 produits de consommation courante qu’auraient conduites des groupes d’intervention régionale « concurrence ». « Ces enquêtes, Dominique PERBEN est bien le seul à les connaître, car elles n’ont jamais été publiées, affirme Victorin LUREL. Je mets d’ailleurs au défi le gouvernement de les communiquer aux élus ultramarins et de produire leurs résultats concrets, alors que chacun outre-mer mesure combien les prix demeurent excessifs et que les baisses d’octroi de mer effectivement décidées par la Région Guadeloupe sur des milliers de produits de consommation courante n’ont pas été répercutées faute de contrôles de l’Etat. Et je mets au défi le gouvernement d’autoriser la Région Guadeloupe à exercer, via une habilitation, une réglementation adaptée de la concurrence respectant les législations française et européenne ».
Victorin LUREL persiste et signe : « Le gouvernement peut répéter à l’envi le même discours lénifiant, cela ne transformera pas ses incantations en réalisations concrètes. Rien n’a été fait, ou si peu, depuis 2009, pour réformer les dysfonctionnements des économies ultramarines.
Aucune mesure concrète n’a été prise par l’Etat pour développer et mieux réguler la concurrence dans le commerce outre-mer, en dépit des recommandations de l’Autorité de la concurrence. Rien sur les exclusivités de marques qui permettent à un seul et même acteur de contrôler toute une filière d’approvisionnement et de distribution d’un produit ou d’une famille de produits, en prélevant à chaque étape une marge qui est en réalité une rente », note Victorin LUREL.
« Rien, non plus, sur les prix du carburant qui continuent à être fixés pour le seul bénéfice des pétroliers qui voient leurs profits flamber avec une belle constance, comme en témoignent les profits de 3,3 milliards d’euros, en hausse de 17%, publiés aujourd’hui même par Total !
« Rien, précisément, sur le découplage nécessaire entre les activités de transports, de raffinage, de stockage et de distribution des carburants.
« Rien sur la formation des marges dans les secteur du transport maritime et aérien.
« Rien de significatif en matière de tarifs d’Internet et de téléphonie mobile, en particulier en matière d’itinérance téléphonique (roaming).
« Enfin, la diminution de 34 millions d’euros de la LBU (ligne budgétaire unique) pour le logement – soit -31 % en 2010 –, le recul de 100 millions d’euros des crédits consacrés aux contrats aidés et aux politiques de retour à l’emploi outre-mer entre 2009 et 2011 et la baisse de 6,6% des crédits destinés à l’action « culture, jeunesse et sport » dans le budget 2012 pour l’outre-mer, devraient plutôt conduire le gouvernement et sa majorité à faire preuve de beaucoup plus de modestie.
« Face à cette situation, le moteur de la nécessaire réforme des économies ultramarines ne peut être ni les incantations, ni le blocage permanent. Cela doit et cela ne peut qu’être une puissante volonté politique, estime Victorin LUREL. Avec ses commentaires déplacés, Dominique PERBEN a choisi, lui, de faire du gribouille ».