En France, Depuis plusieurs jours, le milieu hospitalier est l’objet d’une polémique, en raison d’une série de décès.
Le 28 décembre 2008, un homme est décédé après plusieurs heures de recherche d’un lit en réanimation.
La veille de Noël, un petit garçon de trois ans, Yliès, soigné pour une simple angine à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris, est mort d’un arrêt cardiaque à la suite d’une surdose de chlorure de magnésium, administré en perfusion à la place de vitamines.
Vendredi 2 janvier 2009, un nourisson, prénommé Louis-Joseph, hospitalisé depuis septembre à l’hôpital de pédiatrie et de rééducation de Bullion (Yvelines) en attente d’une greffe d’intestin, est mort à l’hôpital Necker à Paris, à la suite, semble-t-il, d’une erreur humaine sur une poche de nutrition.
Il aurait reçu par erreur, le 1er janvier, vers 13 heures, une dose mortelle de substituts nutritifs dix fois supérieure à la prescription des médecins.
L’enfant s’est enfoncé dans le coma et malgré un transfert à l’hôpital Necker, il est décédé le lendemain.
Yvette Kremer, l’octogénaire qui serait morte quelques heures après son passage aux urgences d’un hôpital de Metz "faute de soins", selon ses proches, se serait en fait étranglée avec de la nourriture, a indiqué dimanche 11 janvier, Rémy Heitz, le procureur de la République de Metz, citant les conclusions de l’autopsie.
Cependant, selon l’Union des familles laïques (Ufal), qui avait déposé plainte contre X à la suite du décès, Mme Kremer est restée " plusieurs heures, sans être vue par un médecin, sur un brancard dans un couloir du service des urgences " du CHR, où elle avait été hospitalisée d’urgence
le 3 janvier pour des insuffisances respiratoire, rénale et cardiaque, et souffrant de déshydratation.
Par la suite, elle avait été renvoyée à sa maison de retraite où elle est décédée …le lendemain.
Début 2009 deux enquêtes distinctes ont été ouvertes dans la Sarthe pour déterminer les causes du décès de deux jeunes enfants, la première à Château-du-Loir, la seconde au Mans
http://www.ouest-france.fr/
Les syndicats de médecins notamment le syndicat national des pédiatres des établissements hospitaliers dénoncent « un manque de moyens pour l’hôpital ».
Les erreurs médicales feraient 10.000 décès par an, selon Philippe JUVIN, chef des urgences de l’hôpital Beaujon et secrétaire national de l’UMP chargé de la Santé.
Mais qu’en est-il du système de santé à la Martinique ?
Lors du Congrès des élus du Conseil Régional et du Conseil Général de Martinique qui s’est tenu le 18 décembre 2008, un groupe d’une centaine d’infirmiers est venu protester contre leur situation.
Ghislaine JOACHIM-ARNAUD, Secrétaire Générale de la CGTM Santé, a mis en avant le manque de moyens et de personnel à la maison de la femme, de la mère et de l’enfant.
Suite à cette intervention, le Député Alfred MARIE-JEANNE a posé une question N° 907 publiée au JO le 09/01/2009 sur la situation du secteur public hospitalier à la Martinique (voir au lien suivant :
http://questions.assemblee-
Il rappelle dans cette question que :
« En effet, malgré les efforts consentis et les progrès réalisés, des motifs d’insatisfaction et des signes évidents de dégradation continue persistent – l’ampleur des déficits en témoigne. N’avance-t-on pas, par exemple, un chiffre avoisinant les 11 millions d’euros pour le seul CHU de Fort-de-France ? Et quelles en sont les causes ?
On peut également citer le grave manque de personnel, comme à la maison de la mère et de l’enfant, nouvelle maternité de niveau 3, et rappeler le problème critique des urgences, bien connu de tous, ou la nécessité de revaloriser la recherche médicale, l’enseignement et l’innovation. »
Aujourd’hui 14 janvier 2009, une patiente hospitalisée auparavant dans une chambre aux soins intensifs du service de neurochirurgie au 6ème étage, dans le coma depuis plus de cinq mois après avoir subi une opération chirurgicale au C.H.U. de Fort-de-France, a fait l’objet d’un transfert dans une chambre en salle de ce même service, sur accord médical, sans même que la famille n’en soit préalablement avertie.
Première surprise de ce fait pour le membre de la famille quand il va visiter cette patiente, de se rendre compte que sa mère est dans une chambre dans laquelle n’importe qui peut entrer.
Deuxième surprise, cette patiente ne bénéficie plus d’aucune surveillance, c’est-à-dire qu’aucun appareil ne surveille ses battements cardiaques, son taux d’oxygénation et sa respiration, alors qu’elle est encore trachéotomisée et n’est pas sevrée d’oxygène.
Troisième surprise, les infirmières interrogées prétendent qu’elles ne peuvent pas être 24 heures/24 dans la chambre de cette patiente, que celle ci ne bénéficie pas d’une surveillance particulière mais de la même surveillance que les autres malades hospitalisés dans ce service (qui, eux, sont conscients, parlent et peuvent les appeler en cas de malaise) et qu’en passant dans le couloir, elles regardent.
Cependant, le membre de la famille venu lui rendre visite est resté une heure et demie et a pu se rendre compte que, pendant toute cette période, pas une seule infirmière n’est venue voir cette patiente dans sa chambre et que les infirmières ne regardent même pas en direction de la patiente
quand elles circulent dans le couloir, pas même un coup d’œil.
Pire, cette patiente qui a besoin d’aspiration bronchique n’en a pas eu pendant toute cette période et ressentait une gêne importante.
Encore pire, le membre de la famille a signalé aux infirmières que le substitut nutritif qui lui est donné par gastrostomie a coulé partout même à terre et que le drap est trempé, ce qui gêne considérablement la patiente et peut en outre causer une pneumonie pour un être en état
de fragilité immunitaire.
Malgré ce signalement, les infirmières ont laissé cette patiente avec son drap mouillé et n’ont changé les alèzes qu’à l’heure habituelle à laquelle elles font les chambres, la laissant dans cette
situation pendant de longues minutes voire des heures.
Pour la petite histoire, cette malade a été transférée dans une autre chambre, car il y a eu « trois arrivées » pour les soins intensifs et que l’hôpital avait besoin de la place.
Quand les martiniquais réagiront-ils ?
Quand exigeront-ils de bénéficier d’un système de santé de qualité ?
Quand ils perdront un des leurs ?
Sandrine SAINT-AIME