Par Daniel Boukman – La sordide machination qui visait à détruire l’Université des Antilles et de la Guyane (#UAG) a fait long feu, mais une nécessaire vigilance demeure de mise, dans la mesure où nous (Martiniquais) avons la fâcheuse habitude d’oublier vite, trop vite, les « affaires » d’autrefois comme – on peut le craindre – celles d’aujourd’hui
Dans la première partie de cet article (1), au centre de mes propos critiques, il y avait #Taubira, la ministre de la Justice et Garde des sceaux français experte en zennzolaj (2), qui, ces derniers temps, a été érigée en égérie de l’antiracisme français, comme si, au pays dit des Droits de l’Homme, on (des gens honnêtes mais aussi, parmi eux, bon nombre d’opportunistes preneurs de trains en marche) découvrait, soudain, les méfaits ordinaires de la Bête immonde.
Je disais – et de nouveau je dis – que les semeurs de cette haine particulière, le racisme, doivent être judiciairement sanctionnés mais je refuse de m’associer aux chœur des inconditionnels thuriféraires de Christiane Taubira, aveugles et sourds à ses combines politiciennes dont la plus récente est le rôle moteur qu’elle a joué lors du mouvement de contestation d’étudiants, début octobre 2013, en Guyane.
Makakri ek jes makak
Ce mouvement, à l’origine expression d’un mécontentement (légitime) estudiantin (3) a été (localement) par la suite, instrumentalisé de façon démagogique, et s’est transformé en un véritable « coup d’Etat » actionné par Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, en complicité active avec Christiane Taubira.
La décision prise par ce ministre de nommer un administrateur provisoire ; de limoger d’autorité les deux vice-présidents du Pôle Universitaire Guyane (4); d’enclencher le démantèlement de l’UAG ; de promettre une université guyanaise à temps plein… toutes ces décisions (prises sans jamais en informer officiellement la Présidente de l’UAG, élue démocratiquement par ses pairs, le 25 janvier 2013), toutes ces décisions arbitraires ont donné comme une consécration aux flots d’écrits infamants déversés de Guyane sur la Présidente de l’UAG, et ce, dans. un climat délétère de xénophobie anti – martiniquaise (5)..
Mais qu’aller donc faire dans cette galère Christiane Taubira présente, comme par hasard (sic), à Cayenne, lors de la signature entérinant la forfaiture dont Geneviève Fioraso endossa la responsabilité ? (6) Pourquoi la ministre de la Justice et Garde des sceaux s’est-elle sentie, ce jour-là, habilitée à se mêler des affaires universitaires ? Sous l’effet de quelles influences occultes la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a-t-elle agi ?
Il n’est pas interdit d’avancer que, dans cette contestation attisée (entre autres) par son parti, le Walwari, la ministre de la Justice et Garde des sceaux n’ait vu là l’opportune occasion de mettre dans son jeu personnel une carte maîtresse en vue de la Collectivité unique de Guyane en 2015 et sans doute a-t-elle calculé qu’étant donné que, comme toute popularité, la sienne ne durera qu’un temps, et vu qu’ en 2017, il n’est pas du tout sûr que son protecteur, le Président actuel de la République française, puisse conserver sa couronne : il vaut donc mieux, pense t-elle… prendre les devants au cas où….
Daniel Boukman
A suivre
– Les tentacules de la Pieuvre
– Rétropédalage ministériel
– Honneur et respect !
Notes
1. In France-Antilles, 27 novembre 2013 ; Antilla, 28 novembre 2103, Montray Kréyol.
2. Allusion à sa pratique politique de la stratégie du caméléon de 1970 à nos jours. (cf Les petits pas d’une irrépressible ambition, première partie)
3. Revendications concernant entre autres la bibliothèque, les transports, la restauration, l’insuffisance d’ordinateurs, le sport, la sécurité sur le Campus Saint-Denis.
4. Guyaweb (www.guyamweb.com) s’est procuré la note de Françoise Boutet-Waïss, inspectrice générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche ; dans cette note en date du 25 octobre 2013, il est précisé qu’en aucun cas, ce rapport n’est défavorable au numéro un du Pôle Universitaire Guyanais, son vice-président Jean-Marie Fotsing, ni au directeur de l’Institut Supérieur de la Guyane, René Dorville. Sous la pression des contestataires, tous deux, bien que démocratiquement élus, seront néanmoins remerciés par la ministre de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur, .au cours d’un point de presse, quelques jours plus tard
5. Publié en France aux éditions Anne C, Imbattables créoles. dont l’auteur, Jules Linguet est un concentré de propos racistes tel que « (…) le métissage apparaît comme une rupture de l’ordre naturel – un désordre – puisque la Nature ( ou le Créateur) n’a pas originellement inclus les variétés métisses dans le Genre humain ( la recherche fondamentale de la Narure naturante étant celle de la pureté (…) », page 167 ; un ramassis de pensées xénophobes anti-martiniquais comme « (…) régulièrement renforcée par de nouveaux apports pendant plus d’un siècle, la fraction martiniquaise a participé sans qu’on en ait eu une claire conscience, au minage du « rakaba » (grosse souche guyanaise) », page 131.
6. « La décision que j’ai prise l’a été en parfaite entente avec Victorin Lurel mais aussi avec Christiane Taubira , sous l’autorité du Premier ministre » : a déclaré Fioraso, lors d’ une interview (in France – Antilles, 31 octobre et 1er novembre 2013)