Pendant que des sponsors se retirent peu à peu de la yole-ronde de Martinique ou diminuent leurs contributions, que quelques nouveaux partenaires viennent faire un ti-won et puis s’en vont et tandis que seuls demeurent quelques historiques qui investissent encore et contribuent ainsi à la survie de ce sport-culture, la même clique continue de tirer les ficelles et d’y faire la pluie et le mauvais temps. La yole dépérit. Inexorablement. Un du sérail a osé s’élever contre ça, contre cette chape de silence qui écrase la yole, contre cette dérive insidieuse. Courageusement. Les bel-chimiz l’ont sanctionné et exclu du monde de la yole…
La question revient, lancinante, comme an mal-dan san manman, quand donc les capitalistes locaux, les industriels, les importateurs, les gro-modan, comme dirait feu Eugène Mona, comprendront-ils l’intérêt qu’ils ont de façon objective d’investir dans cette activité emblématique de la Martinique et à ce titre porteuse de richesses directes et indirectes ? La lente agonie a commencé en 2009 après la grande grève consumériale. C’est là qu’a débuté le désintérêt des nantis locaux. Depuis cette année-là, comme un genre de punition, les possédants ont commencé à délaisser la yole et le mouvement n’a jamais cessé de se poursuivre. I pa jen sispann.
Quand y aura-t-il donc une prise de conscience, dans les milieux économiques de ce que représente ce sport-culture ? Qui va donc réussir à exporter son impact commercial, sa force et son attractivité esthétique ? Qui donc sera capable de sortir des sentiers battus et mettre en œuvre les potentialités économiques d’une activité capable de ravir des dizaines et des dizaines de milliers de personnes chaque jour pendant une semaine ?
Et, même si c’est au prix du balayage de l’équipe (ou en tout cas une bonne partie) qui en jouit depuis des années et qui, si elle a contribué en son temps à la développer, est aujourd’hui complètement dépassée, larguée, distancée…. pour éviter que finalement la yole ne finisse par couler et disparaître de la surface de l’océan.
Pour le Tour 33, il y a trois favoris. Pas un de plus. Zapetti/Appaloosa vainqueur 2016, UFR/Chanflor vainqueur 2015, Ets Rosette/Orange Vainqueur 2014.
Le supporter rêve. Quel qu’il soit. Quel que soit la yole. Il rêve de l’exploit de gagner le Tour, ou simplement une étape, rien qu’un petite étape… Mais, le Tour est sans pitié pour les faibles …et les malchanceux.
Le Tour 2017 devrait se jouer entre ces trois-là. Ces trois yoles ont dominé la saison régulière. Elles ont tout gagné (Mapipi, 22 mé, Challenge, …). Elles ont les meilleurs budgets, elles font ce qu’il faut au niveau de l’entrainement, de la diététique, de la nutrition, de l’équipement, du matériel, … pour être au top durant cette semaine. Les patrons, les équipages sont prêts physiquement, techniquement, mentalement.
Après, ce sera la mer, le vent, le choix de voile du patron et la bonne fortune qui décideront finalement du vainqueur.
Prochainement les outsiders : Brasserie Lorraine/SARA Energies Nouvelles, Digicel/Petit-Navire, Cottrell/GFA, SMEM Ti-Boug Energie qui vont pour une victoire d’étape et une place au classement général.
Les 16 participants du Tour 2017
Zapetti / Appaloosa
Rosette / Orange
UFR / Chanflor
Cottrell / GFA
Brasserie Lorraine / SARA Energie Nouvelles
Digicel / Petit Navire
Mutuelle Mare Gaillard
SMEM Ti Boug Energie
Ay Douvan
CTDM / EDF
Alu Destock / Eden Phone
Royal Fruits de Martinique
Bouée Lyson
Mr Bricolage
Zizitata
Diet Discount / Surgel diet
Les étapes du Tour 2017
Dimanche 30 Juillet 2017 – Prologue: Fort-de-France
Lundi 31 Juillet 2017 – Etape 1: Fort-de-France / Anses D’Arlet
Mardi 1er Août 2017 – Etape 2: Anses D’Arlet / Marin
Mercredi 2 Août 2017 – Etape 3: Marin / Vauclin
Jeudi 3 Août 2017 – Etape 4: Vauclin / Robert
Vendredi 4 Août 2017 – Etape 5: Robert / Trinité
Samedi 5 Août 2017 – Etape 6: Trinité / Saint-Pierre
Dimanche 6 Août 2017 – Etape 7: Saint-Pierre / Fort-de-France
