Esclaves d'hier et d'aujourd'hui À l'occasion de la commémoration de l'abolition de l'esclavage le 10 mai, Thalassa propose une émission spéciale consacrée à l'esclavage. Celui de notre histoire d'hier, mais aussi celui des histoires d'aujourd'hui, en Afrique. Pour cette émission spéciale, Thalassa a rencontré l'écrivain martiniquais Aimé Césaire. Esclavage, racisme, colonisation et identité noire : le grand poète, chantre de la négritude, nous livrera ses réflexions, ses combats. Le voyage de la mémoire Aboli officiellement en 1848 en France, grâce à Victor Schoelcher, l'esclavage aurait fait 15 millions de victimes, 15 millions de noirs, hommes femmes et enfants, déportés sur trois siècles. Ce chiffre avancé par les historiens africains est certainement en-dessous d'une réalité plus terrible encore. De l'île de Gorée, l'embarquement pour l'enfer, aux florissants ports européens du commence triangulaire, retour sur quelques hauts lieux de l'esclavage. L'île de Gorée À Gorée, au large de Dakar, la citadelle (prison de l'île) fut le point de départ de milliers de déportations d'esclaves vers l'Amérique, une plaque tournante du commerce triangulaire. Combien d'hommes, de femmes et d'enfants sont passés par les esclaveries de Gorée ? Les statistiques manquent. La maison des esclaves de Gorée est là pour témoigner de l'horreur. Bordeaux – Liverpool : mémoires noires Les Bordelais n'aiment pas parler de leur passé. Ils n'aiment pas qu'on associe leur port à l'histoire de la traite négrière. Pourtant comme Nantes, le Havre et la Rochelle, Bordeaux a pratiqué la traite transatlantique. Pendant près de deux siècles, elle a envoyé des navires en Afrique pour échanger des esclaves contre des armes et de la pacotille puis les revendre dans " le nouveau monde ". Aujourd'hui le port n'assume pas cette histoire, et c'est ce que dénonce Eric Saugera, le seul historien à avoir véritablement travaillé sur le sujet. À Liverpool, l'un des plus grands ports négriers d'Europe, on regarde et on affronte le passé avec plus de courage. La ville s'est excusée de ce qu'elle considère être un crime contre l'humanité, et le port s'est doté d'un immense musée, à la mémoire des millions de victimes de la traite. Le chantre de la négritude : Aimé Césaire " J'ai toujours écrit sur le coup, sur le moment, ce qui me prenait à la gorge. " C'est ainsi qu'Aimé Césaire parle de son oeuvre. Une oeuvre immense qui a fait de lui l'un des plus grands poètes contemporains de langue française. Aujourd'hui, c'est un vieux monsieur de 93 ans. Il a reçu une équipe de Thalassa dans son bureau de l'ancienne mairie de Fort-de-France, en Martinique. L'occasion d'évoquer avec " le chantre de la négritude " une oeuvre hantée par les souvenirs de la traite et de l'esclavage, sa découverte du racisme, son combat pour que le peuple noir retrouve ses racines et sa fierté. Avec un document exceptionnel et bouleversant, l'histoire de Joseph et Félix, enfants-esclaves des pêcheurs du Lac Volta au Ghana.
Prochaines diffusions : vendredi 12 mai 2006 19h30 samedi 13 mai 2006 09h55