Très pertinente analyse de ce qui attend le gouvernement actuel, après l’affaire Benalla…
Emmanuel Macron, déjà taxé de « président des riches », risque le « hors sol »
En quelques semaines, tout s’est accéléré. La machine macronienne, sa communication bien huilée, sous contrôle, semble désormais être grippée et le doute s’être durablement installé.
Le couple exécutif connait de fait un gros trou d’air dans les sondages d’opinion. Le commentaire médiatique s’est inversé en quelques semaines : jusqu’ici laudateur, il est devenu beaucoup plus critique aujourd’hui.
Mois de juin meurtrier, qui voit le président décrocher dans l’opinion, avec seulement 41% de Français qui le considèrent comme un bon président (-5 pts/mai2018).
Une image de « président des riches » qui ne bougera plus
L’image de Président des riches a de fait cristallisé dans l’opinion. Il faudra maintenant faire avec, car il y a peu de chances que la courbe s’inverse.
Cette image, qui s’est rapidement installée, dès la fin de l’année dernière, tient autant à la personnalité et au parcours personnel du Président, qu’à la politique qu’il conduit, perçue comme très inégalitaire et injuste par une majorité de l’opinion.
Ainsi, 76% des Français estiment que la politique menée jusqu’ici est injuste (IFOP, juillet 2008). Force est de le constater, après un an d’exercice du pouvoir, Emmanuel Macron polarise au contraire de plus en plus.
Certes, ses prédécesseurs ont connu aussi une désaffection de l’opinion, ce qui n’interdit pas de gouverner et de réformer, même si, lorsqu’une spirale d’image négative se met en place, le moindre fait accentue cette détérioration, rendant l’action politique plus délicate.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les polémiques ont été nombreuses ces derniers temps : la piscine de Brégançon, la vaisselle de l’Elysée, le « pognon de dingue »… Conséquence normale d’une hyper-présidence.
Une présidence hors sol, qui se coupe de plus en plus du pays
Mais le vrai danger pour ce quinquennat se situe ailleurs. A l’image déjà plombante de « président des riches », vient s’ajouter une autre représentation qui pourrait bien avoir des effets dévastateurs.