Testé l'an dernier, généralisé cette année, les suiveurs, c'est-à-dire les centaines d'embarcations qui suivent le tour avec des passagers devront payer une redevance à l'organisation. C'est Manitou Agoulou lui même qui l'a annoncé à la radio. Peut-être qu'un esprit sensé va leur dire de prendre leur précaution, qu'à trop tirer sur l'écoute elle finira par rompre ou plus prosaïquement qu'il y a des risque de tuer la poule aux oeufs d'or. Parce que sans tous ces bateaux suiveurs, yoles, catamarans, pétrolettes, chris-craft, bateaux à moteur, moto-ski, jet-ski, voiliers, qui donnent toute sa beauté et son ampleur au tour, ce ne serait qu?une course de fête patronale étalée sur une semaine. Pendant ce temps, comme les autres années, les coursiers, ces exclus du pactole, ceux qui se pètent les reins sur les bwa-drésé, qui suent des heures durant en plein soleil, se plaindront de la dureté de l'épreuve, de l'absence de journée de récupération, de la faiblesse des émoluments, de la disproportion entre les yoles, entre les équipages, du manque de respect des uns et des autres. Comme chaque année personne n'écoutera. Le spectateur un peu lucide va se demander pourquoi sur les 20 yoles et plus qui font le tour, il n'y a que quatre, allons, soyons bon princes, cinq qui soient compétitives, chaque année, année après année, depuis trop longtemps. Il va penser : "avec tout l'argent que l'organisation ramasse pourquoi n'est il pas possible de prendre un « ti-peu » dedans pour permettre aux yoles qui sont juste là pour faire le nombre d'être un peu plus compétitives l'année d'après. Le spectacle et la morale y gagneraient." ? Quoi ? La morale ? Pas de gros mots ici Monsieur, nous parlons d'argent, voyons.
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