Le 1er et le 2 juillet 2015, François #Hollande sera au #Bénin pour un voyage officiel. A cette occasion, le CRAN-Bénin et le CRAN-France interpellent le président de la République Française à propos des trésors que la #France a volés au #Dahomey, l’ancien nom du Bénin.
En effet, après la guerre coloniale entreprise par le général Dodds en 1894, le roi #Béhanzin fut déporté et les trésors royaux furent pillés. Beaucoup de ces objets précieux se trouvent aujourd’hui au musée du Quai Branly : les récades royales, le trône de Glélé, les portes sacrées du palais et plusieurs statues de grande valeur, comme celle du roi Ghézo. Tous ces biens mal acquis doivent retourner dans leur pays d’origine, où se trouve leur place véritable.
Le 18 novembre 2005, déjà, députée de la #Guyane, Christiane Taubira avait saisi le premier ministre de l’époque à ce sujet en lui adressant une question écrite : » L’Unesco, au sein de laquelle la France occupe une place de choix, postule qu’il appartient à chaque État de gérer son propre patrimoine culturel et historique. Le peuple du Bénin très attaché à sa culture ne comprendrait pas un refus de la France à restituer les traces de son histoire glorieuse. Les liens qui unissent le Bénin à la France militent pour la restitution de ces oeuvres d’art. »
Le 10 décembre 2013 (date anniversaire de la mort de Béhanzin et journée internationale des droits de l’Homme), le CRAN-France a lancé une campagne en ce sens, en publiant dans Le Monde et dans La Nation une tribune co-signée par Nicéphore Soglo (ancien président de la République du Bénin) et Louis-Georges Tin (président du CRAN-France).
Quelques mois plus tard, s’est constitué à Cotonou le CRAN-Bénin, apportant à cette cause juste son soutien stratégique. En avril 2015, dans le cadre de cette campagne, le Prince Guézo héritier de la famille royale du Bénin, a adressé une lettre au président de la République française, plaidant également pour cette restitution.
Le président Hollande a bien pris acte de la requête, et les services de l’Elysée travaillent sur le sujet. Cependant, le CRAN-Bénin, le CRAN-France et le Prince Guézo demandent que le président de la République française réponde sans tarder, et profite de sa présence au Bénin pour annoncer cette restitution.
Comme l’avait indiqué Louis-Georges Tin, président du CRAN-France, « la politique du dialogue interculturel ne saurait s’accommoder du pillage interculturel. La France ne peut construire les relations saines de demain avec le Bénin si elle ne répare pas d’abord les crimes du passé. »
Par ailleurs, Laurent Tonegnikes, président du CRAN-Bénin, a déclaré : « J’interpelle le président de la République du Bénin, mais aussi le Premier Ministre nouvellement nommé, M. Zinsou, normalien, homme d’art et de culture. Le peuple béninois compte sur eux pour que ces questions figurent à l’agenda des discussions avec le président Hollande, et que ces objets sacrés du patrimoine national puissent être rendus à la terre de nos aïeux ».