Sans subir de préjudices, ni financier, ni de carrière, depuis l’an dernier, Monsieur BROU a d’abord été réintégré à l’IRAVM comme le demandait le Tribunal et indemnisé des ses salaires, puis a réintégré son université d’origine.Contrairement à ce qui a été avancé, nous n’avons aucune obligation de le reprendre à l’IRAVM. La question de son retour dans l’institution ne se pose donc absolument pas.
Ces attaques, qui arrivent un an après les faits, n’ont qu’une visée: détruire l’image d’Yvette GALOT dans l’opinion publique.
Sur le symptôme du déni:
On veut dénier à Yvette GALOTtoute capacité politique aux fonctions d’élue et de représentation du peuple martiniquais. En premier lieu,dans la fonction d’élue régionale et en second lieu dans celle de Députée à l’AssembléeNationale.
Ce déni trouve sa source dans la hiérarchisation des origines sociales, des genres (caractère sexué) et des catégories socio-professionnelles,qui devraient être exclues de la représentation politique. Il y a une tradition depuis 1635 qui considère que seuls les notables seraient susceptibles de briguer les plus hautes représentations politiques de ce pays. Tout d’abord, seuls les Colons, les Blancs, les Békés, y avaient droit. Ensuite, une seconde période a vu l’arrivée des Mulâtres et des «hommes de couleurlibres» dans des fonctions politiques de responsabilité qu’ils ont réclamées à juste titre, comme une réparation.
Et voilà notre drame. La perpétuation au 21ème siècle du mimétisme qui s’appuie sur le fait qu’avoir du pouvoir, c’est exister, sans forcément se préoccuper de l’essentiel, le projet, etexister dans cette sphère politique, c’est exercer le pouvoir à l’exemple des anciens Colons et sur les modèles «métropolitains».
Aucune réflexion et aucune remise en cause de ces modèles n’ont pu encore aujourd’hui triompher, malgré les efforts d’Aimé Césaire et de ses fidèles collègues, malgré les avertissements des intellectuels de Tropiques et les analyses de Frantz Fanon et d’autres. Même les derniers événements de Février 2009 et un certain nombre de voix nouvelles semblent être étouffés par l’immanence et la permanence de ce «paradigme»: «Si ou pa an notab, ou pé pa andan ayen», «Ti-Neg’, Ti-Négress’, épi Coulis pou resté an plass yo! … sinon… nou ka mété yo AU PAS!» .
Si par malheur, (ce qui est souvent le cas dans notre pays), votre «intelligence» (problèmes de complexes non encore dépassés), ne vous permet pas de réussir des études poussées, l’appartenance à des réseaux et confessions divers peuventalors vous aider à combler ce déficit, pourvu que vous soyez dociles, obéissants, et respectueux de l’ordre qui s’impose à vous.
Toujours selon le modèle dominant, lorsque vos origines sociales ou votre couleur de peau (problèmes de «racialisation» non encore réglés depuis 1848), ne sont pas «adéquates», vous avez la possibilité d’un «repêchage» par l’Université et l’érudition de l’Autre.
Nous comprenons mieux pourquoi, de toutes parts, on tente de me faire savoir que je ne suis pas du «sérail». C’est un signal lancé à la population pour bien lui faire comprendre que ceux qui ne rentrent pas dans ce cadre-là n’ont aucune chance de progresser, créant ainsi le pessimisme et la peur de représailles dans ce pays. «Ravêt’ pa janmen ni rézon douvan poul», c’est «le pot de terre contre le pot de fer». Ainsi va notre société depuis des siècles.
En effet, je ne me reconnaispas une «notable», au sens défini par une certaine classe en mal de reconnaissance et d’intégration par les «vrais notables».Mais j’entends néanmoins représenter mon pays et porter ma contribution,en respectant toutes ses couches sociales, du «Ti-Maléré au Gwo Tchap», des profanes aux membres des réseaux et confessions,dans le respect de la diversité et des fondements philosophiques de chacun.
De plus, ce déni s’exerce au niveau d’un refus de représentation de la femme au sein du monde politique. Seules les lois de la Parité ont permis un petit frémissement. A ce titre, l’avènement de l’Assemblée Uniquecrée un grand désarroi, une panique dans la classe politique quasi exclusivement masculine. Si certains sont prêts à accueillir les femmes, d’autres y voient un danger et programment par anticipation l’arrêt de leur carrière politique.
Certains s’en accommodent par une stratégie qui consisterait à nous «parrainer», nous «chaperonner» dans l’exercice de nos responsabilités. En clair, une réadaptation du pouvoir masculin.
Alors que la femme est considérée dans nos sociétés comme le «Poto-mitan», le grand leurre, c’est qu’elle se retrouve dans tous les cas reléguée à des rôles secondaires, d’exécutante: «Sois belle et tais-toi!». Le pire, c’est que ces Messieurs poussent des femmes à en éliminer d’autres présentées commeplus charismatiques. Au résultat, cela ne rapporte pas à ces «femmes de mains»un bénéfice direct mais plutôt à leurs challengers masculins. C’est par exemple le cas de MadameDanielle BORIEL, 30ème sur la liste du Mouvement Indépendantiste Martiniquais (MIM) aux dernières régionales de 2010, et de l’élue régionale Sandrine SAINT-AIME du MIM à qui leur parti n’a toujours pas proposé de visibilité en accord avec les «services demandés». Cela ne saurait peut-être tarder?
Les femmes seraient définitivement incapables d’être investies. Je serais une exception à la règle qu’il s’agirait alors d’éradiquer.
L’enjeu de mon engagement dans le Sud, n’était pas d’aller à l’Assemblée Nationale à tout prix pour toucher un mandat ou pour obtenir «avant l’heure» une promotion personnelle, mais d’affronter des situations d’injustices et de discriminations qui n’ont que trop duré dans notre société.
Enfin, le système de hiérarchisation entre professions se maintient férocement selon les schémas classiquesde l’intellectuel par rapport au manuel, du scientifique face au technique, de l’élite supplantant le «rebus», la «grande culture» contre la culture populaire, les «Arts majeurs» dominant les «Arts mineurs». C’est franchement un débat d’un autre temps.
Que vaudraient les «compétences d’une gestionnaire d’entreprises de spectacles et de management d’artistes aussi talentueuse soit-elle»,dit Madame BORIEL dans son texte, face aux «compétences d’un groupe d’universitaires et de plasticiens»?
Ce qui parait «totalement insupportable» à Madame BORIEL et à son groupe d’universitaires, de plasticiens et à son parti ne mérite pas de réponse, tant ces propos, à travers le mépris et le sectarisme intellectuel qu’ils renferment, sont déjà porteurs de leur propre condamnation.
Quant au fond, c’est la parole du politiqueque je réhabilite face aux préjugés d’une minorité de technocrates. Une professeure d’Economie-Gestion qui entretient un complexe par rapport à ses collègues de Sciences Economiques et Socialesde lycées a fait un transfert de son malaise à travers ma personne. Il est vrai que peu d’économistes, de professeurs de gestion ont pris le risque dans notre pays de créer des entreprises,ce que je l’ai fait à mes débuts, à l’âge de 24 ans. Cela n’enlève rien à leur mérite, mais n’autorise aucunementle mépris et la condescendance vis-à-vis d’entrepreneurs qui prennent des risques financiers et familiaux pour développer leur pays.
J’ai énormément de respect pour les enseignants, les universitaires et les fonctionnaires et, contrairement à beaucoup de personnes qui l’affirment clairement, je ne pense pas qu’il s’agisse de critiquer ou de fustiger des gens, sur le prétexte qu’ils ne prendraient pas de risques,et qui auraient fait le choix d’œuvrer dans le cadre sécurisé de la fonction publique d’Etat.
A contrario, de grâce, qu’ils ne se sentent animés d’un quelconque sentiment de supériorité.
Quant aux plasticiens du groupe de Madame BORIEL, ses amis, qui se distinguent de la très grande majorité des artistes martiniquais qu’ils considèrent de seconde zone et d’un intérêt mineur, toutes leurs actions passées se résument à travers l’audit commandé à mon arrivée à l’IRAVM et les articles de presse datées des 6 dernières années par: la gabégie, l’instabilité, la mort de l’école, le pillage des idées, les cancans, les pressions, la dépression, l’immoralité au service de leurs avantages personnels grâce à des complicités politiques.Ce qui confirme sur les 10 dernières années les agissements de ces personnes qui pouvaient à la fois s’entre-déchirer et qui, aujourd’hui, convergent dès lors que leurs intérêts semblent menacés par la nouvelle orientation politique proposée par Yvette GALOT.
C’est certainement cela le fond du problème: l’arrêt de la «profitasyon» organisée à l’IRAVM, au détriment de la réussite des étudiants.
OUI, j’ai remis la politique dans son rôledans cette école : montrer le chemin, la direction à prendre,offrir les conditions du développement pédagogique, en s’appuyant sur l’expertise de nos cadres, des enseignants de l’école, en valorisant l’expérience accumulée pendant plus de 20 ans par les personnels administratifs et techniques que l’on s’employait à dénigrer pour masquer les incompétences politiques et managériales de l’école d’art.
OUI, nous avons stoppé l’anarchie et le mépris.
Quant à mon passage de huit années à Fonds Saint-Jacques, pourquoi ce réveil soudain de Madame BORIEL et de Monsieur LAOUCHEZ?
J’aurais pu m’étendre sur mon bilan à Fonds Saint-Jacques, établissement également en grande difficulté à mon arrivée, méconnu des Martiniquais, présenté par des élus samaritains de l’époque comme un OPNI «Objet Posé Non Identifié» au service d’une petite élite, loin des aspirations des populations locales. Je ne mentionnerai qu’un aspect de mon action: celui d’avoir placé le savoir oral ancestral (particulièrement le conte créole que j’ai sacralisé), au rang de connaissances valides et d’intérêt scientifique au même titre que d’autres domaines artistiques. On me reproche d’avoir mis les conteurs traditionnels de Sainte-Marie et de mon pays au même rang que d’éminents romanciers et écrivains dont l’une des plus grandes sources d’inspiration sont le conte et les traditions orales.
En effet, comment expliquer que ces savoirset savoir-faire, qui servent de substrats aux scientifiques, aux intellectuels et aux littéraires, ne confèrent pas également à ses créateurs, les conteurs, expertise et niveau de compétences, statut, etreconnaissance institutionnelle?
Sur la question de l’Afrique à Fonds Saint-Jacques, nous sommes étonnés qu’un éminent Consul de Côte-d’Ivoire tel que Monsieur Louis LAOUCHEZ qui a contribué à la création d’une école d’art en Afrique, n’ait pas été en mesure à son retour en Martinique, il y a plus de 25 ans, ni de diriger l’école d’art visuel en lui offrant un destin avec la prégnance africaine nécessaire, ni de créer une galerie d’art contemporain qui aurait pu héberger son courant de l’Ecole Négro Caraïbes que je respecte. Comme pour notre professeure BORIEL donneuse de leçon, cela témoigne encore de l’incapacité d’une dite «élite» heureusement minoritaire, à assumer les défis de notre pays. Monsieur Louis LAOUCHEZ a préféré privilégier les frasques à l’IRAVM, de son ancien élève en Côte-d’Ivoire, Benjamin BROU, qu’il a introduit auprès de l’ancien président de Région pour diriger l’IRAVM.
Je suis née en 1969. A l’ouverture de l’ERAP (Ecole Régionale d’Arts Appliqués), devenue l’IRAVM, je n’avais que 15 ans.Je suis passée au Centre Culturel Fonds Saint-Jacques de février 2003 à septembre 2011.
Je suis aux affaires culturelles en qualité d’élue régionaledepuis Mars 2010.
Qu’ont fait Monsieur LAOUCHEZ et ses acolytes tout ce temps… hormis de développer égoïstement leur propre carrière?
Est-ce à croire qu’en réussissant en seulement une année, la métamorphose de l’IRAVM vers l’ambitieux projet envié dans le Monde du Campus Caraïbéen des Arts, je leur renverrais en «effet miroir» l’échec de ce groupe d’universitaires, de plasticiens et de politiques dans leurs vaines tentatives de structuration du secteur culturel?
Cette réussite qu’on semble m’envier, je la dois certes à mon expérience de terrain comme chef d’entreprise, à mes compétences en ingénierie culturelle, mais surtout à la confiance que j’ai toujours accordée dans tout mon parcours professionnel et politique, aux intelligences de mon pays, avec, pour ce cas du Campus Caraïbéen des Arts, le soutien appuyé du Président de Région et unanime de mes collègues du Conseil Régional et du conseil d’administration de l’école.
C’est cette manière de faire la politique, de concevoir le développement de mon pays, que j’entends continuer à impulser où et à quelque niveau que je me trouve: professionnel, citoyen ou politique.
Afin de masquer ce déni à caractère à la fois social, sexué et professionnel, c’est l’artifice d’un pseudo-juridisme qui prévaut en place et lieu d’une analyse politique.
En effet, il devient plus important de s’inquiéter de savoir si Yvette GALOT est éligible selon le cadre légal français, que de s’intéresser et de critiquer de manière argumentée son projet politique. On comprend mieux pourquoi on s’est beaucoup attardé sur des supputations le plus souvent hasardeuses et mensongères afin de déterminer ce qu’un juge est seul habilité à décider.
Le MIM et Patriotes et d’autres alliés objectifs et complices, cherchent en fait à m’enlever la possibilité d’agir politiquement à travers un statut régional et législatif. Ce qu’a officiellement reconnu Monsieur Daniel MARIE-SAINTE, conseiller régional du MIM, de manière très explicite lors de la Plénière régionale du 15 mars 2012. Ce dernier dit en substance que la plainte contre Yvette GALOT de Monsieur Louis-Félix DUVILLE, conseiller régional du MIM, a été commanditée par son groupe et alliés comme une arme politique pour atteindre son adversaire. Et,… même si cela devait rogner sur leurs convictions idéologiques indépendantistes: que la Loi française atteigne et élimine ceux qu’ils considèrent comme leurs ennemis.
En déposant plainte au Conseil d’Etat contre Yvette GALOT en novembre 2011, le MIM et les Patriotes ont donc cherché à avoir pour alliés les instances judiciaires françaises qu’ils rejettent pourtant politiquement. Leur objectif: freiner, stopper tout projet de politique culturelle martiniquaise au sein du Conseil Régional, du Conseil Général mais aussi d’empêcher toute opposition conséquente à leur poulain du Sud pour les législatives.
Ayant considéré que ma capacité,(héritée du monde de l’entreprise et d’un savoir-faire spécifiquement martiniquais généralement non reconnu et dénigré), à répondre rapidement aux enjeux des Martiniquais présentait pour eux un danger politique avant l’avènement de l’Assemblée Unique de 2014, ils sont prêts à tout pour m’affaiblir, y compris à mobiliser le dénigrement, le mensonge et le système de hiérarchisationsociale qu’ils qualifient eux-mêmes de colonial.
Venons-en à la troisième gangrène de notre pays, le Conflit:
Nous devons remarquer que la nouvelle arme favorite du conflit séculaire qui mine notre pays depuis des siècles est un site au nom très épicé d’un piment pays le «Bondamanjak», quiexpose notre principale faiblesse et notre pathologie à la face du Monde.Notre pays est rythmé par des conflits et des haines récurrentes à propos de tout et de rien et cela dans quel que soit le domaine, du travail aux loisirs; de l’économie à la culture, de la spiritualité aux croyances.
Le mensonge et le déni précédemment évoqués ont un ferment: la désunion et les luttes fratricides.Comment comprendre que le Patriotisme ne s’exerce principalement que dans la destruction des compatriotes entre eux? Et on définit cela comme étant «de la politique, donc normal».
A qui profite ce crime?
Je m’inscris en faux contre cette vision auto-destructrice qui perpétue les mensonges, la falsification de l’Histoire, le maintien des hiérarchies entre les humains, leurs idées…, le «diviser pour mieux régner».Ce qui est plus grave, c’est que, depuis toujours, nous transmettons ces fléaux aux générations suivantes qui elles, ont aujourd’hui, entre leurs mains de vraies armes à balles réelles.
Cette violence politique dont je fais les frais actuellement est l’un des éléments qui alimentent et justifient la violence qui submerge notre jeunesse et notre société aujourd’hui.Et c’est ce grand MALAISE de notre société,que je m’emploie et m’emploierai toujours à combattre,en qualité de Culturelle.
C’est donc pour cela je ne réponds pas systématiquement aux attaques, l’énergie devant être plutôt utilisée positivement à développer du projet. C’est la meilleure manière de lutter contre pathologie qui nous ronge (Ah!… Syndrome de Lynch! ).
Ma réflexion vise à permettre une meilleure compréhension de mon positionnement et de mon engagement auprès des Martiniquais et propose quelques clés de lecture pour les nombreux textes et venins d’aspic touchant à l’intégrité de personnes qui peuvent être distillés un peu partout.
Sans être pour autant irréaliste, je veux encore croire à la Politique, au sens noble du terme.Ainsi, je demande à l’ensemble de la population de ne pas se décourager car une autre politique est possible et réalisable. Il en va de notre salut.
Je vous proposerai bientôt un outil afin que nous puissionséchanger positivement, développer un dialogue constructif, valoriser nos savoirs, savoir-faire, savoir-être et retrouver notre fierté d’être Martiniquais pour enfin élaborer ce projet collectif de développement qu’attend notre population.
Yvette GALOT
Diamant, le 16 mai 2012.