Ecole qui depuis sa création a connu beaucoup de turbulences, et qui n’a jamais été à la hauteur des ambitions que beaucoup d’artistes et d’observateurs attendaient d’elle. Il fallait mettre fin à cette situation.
C’est alors qu’ayant considéré que les directeurs qui se sont succédé n’étaient pas à la hauteur de la situation, le président Alfred MARIE-JEANNE a décidé de lancer un concours pour le recrutement d’un directeur ayant des compétences révélées.
C’est ainsi que fut recruté un nouveau spécialiste qui était jusque là en poste en France, titulaire d’un CV on ne peut plus élogieux et connu pour ses compétences non seulement dans le milieu de l’enseignement artistique mais aussi dans les milieux compétents du ministère français des affaires culturelles. J’ai moi-même fait partie du jury chargé du recrutement. Le candidat choisi, Monsieur BROU a été de loin, entre 6 ou 7 candidats, celui qui répondait le mieux aux exigences de l’IRAV.
Mais il avait un handicap aux yeux des professeurs et du personnel de l’établissement, handicap vite décelé d’abord parce qu’il était d’origine africaine et qu’il s’est attaché ensuite à mettre de l’ordre dans ce que d’aucun appelait une pétaudière. Il a osé dire non à la gabegie, non aux fossoyeurs de l’école, non aux petits administratifs et autres jardiniers dont les habitudes étaient de faire la loi dans l’établissement et qui pensaient avoir leur mot à dire quand il s’agissait de recruter un professeur et qui entendaient aussi se servir du matériel de l’école à des fins personnelles.
Arrive Madame GALOT qui, sans projet ni compétence, sans autorité a vite fait de se protéger des individus cités plus haut en se mettant de leur côté et de faire la guerre à Monsieur BROU, nouveau directeur de l’établissement. Ses ennuis ont donc commencé et on va lui chercher toutes sortes de mesquineries pour avoir sa peau ceci sous la houlette de Madame GALOT qui de toute évidence ne pouvait ni ne voulait s’opposer au personnel et à certains professeurs dont la compétence reste encore à prouver.
C’est ainsi que sans raison Madame GALOT a mis fin aux activités du directeur et qu’elle l’a licencié de manière éhontée. Monsieur BROU se retrouve du jour au lendemain avec femme et enfants sans salaire ni logement et même sans frais de transport aérien pour son retour en France comme pour sa venue. De manière arbitraire l’administration actuelle du Conseil régional fait fi de toutes les règles administratives du droit du travail.
Le tribunal administratif a demandé depuis longtemps de rétablir Monsieur BROU qui n’a commis aucune faute professionnelle dans ses fonctions de directeur de l’IRAV à compter de janvier 2011. Quel gâchis pour le peuple martiniquais, quel désappointement pour les jeunes, élèves et parents, quel dommage pour l’apprentissage des métiers d’art à la Martinique. Cela a été fait durant le temps de le re-licencier pour une soi-disant prise illégale d’intérêt d’où un nouveau procès intenté par l’avocat de Monsieur Brou. Tout semble se passer dans une parfaite ignorance des élus toutes collectivités confondues.
Avec cette Martinique nouvelle jusqu’où va-t-on ? Que disent à ce propos les élus bien pensants du Conseil général et du Conseil régional ? Qu’en pensent le Président LETCHIMY et Madame Josette MANIN Présidente du Conseil général.
Face à ce silence, le peuple martiniquais n’a-t-il pas le droit de s’interroger sur les faits et gestes de ceux qui président aux destinées de la politique culturelle et économique du pays.
Danielle BORIEL a raison de dire que la politique s’est substituée aux tribunaux pour faire le procès de l’IRAV.
Quelles sont les compétences universitaires de Madame GALOT en matière d’organisation de programme culturel pour la Martinique ? Pourquoi a-t-elle refusé le savoir-faire, la volonté de Monsieur BROU de faire de l’IRAV une structure ouverte sur le monde et démontrer les capacités de nos jeunes à apporter à parts égales leur contribution à l’universel.
S’est-on interrogé sur les compétences des professeurs en poste à l’IRAV, leurs diplômes, leur notoriété dans les mouvances artistiques non seulement martiniquaises mais aussi internationales ? On peut du reste s’étonner que la plupart d’entre eux viennent de l’éducation nationale et non du ministère de la culture.
J’estime que nous Martiniquais avons le devoir d’échanger avec les autres sur quelque continent qu’ils se trouvent, d’apporter nos compétences en qualité d’Antillais, de Caribéens et non l’obligation de suivre les autres avec ce qu’ils nous apportent comme déculturation, acculturation et de ne pas de les suivre et leur ressembler.
Quelle histoire de l’Afrique est enseignée à l’IRAV ? L’histoire de l’art de ce continent a-t-elle un intérêt pour les professeurs ? Cette question là est importante et sa réponse n’est sans doute pas à trouver au niveau du ministre de la culture français et encore moins auprès de la DRAC dont les responsables actuels n’ont qu’une facile ambition c’est de nous déverser les faits, les courants et les gestes venant d’ailleurs auxquels nous n’avons pas participé. Au nom de l’art contemporain initié par les autres on se permet bien des errements et bien du recul là aussi. Ce questionnement pour important qu’il soit mérite que l’on s’y attarde dans l’élaboration d’une vraie politique culturelle pour notre pays. Nous devons apporter notre part de créativité, la proposer aux autres pour enrichir l’universel. Sinon nous ne serons que des copistes, des suivistes, des incapables aux yeux des autres.
Je ne m’étendrai pas sur le nouveau projet de Madame GALOT relatif à l’enseignement artistique à la Martinique. C’est un projet qui n’a aucun sens surtout quand on sait que ce projet avec l’université est de nature à contrarier les velléités créatrices des élèves et étudiants. Plusieurs structures autonomes dans un ensemble culturel comme proposé par Madame GALOT ne peuvent fonctionner budgétairement et culturellement sans dommage. Ce sera un gouffre budgétaire et une complète acculturation. Notre jeunesse n’a pas besoin de cela. Elle veut voir, connaitre, dire et faire selon ses propres pulsions, ses propres pensées, ses propres réalités.
Donnons leur cette possibilité et empêchons Madame GALOT de nous proposer non seulement ses errements coupables mais de nous proposer certains de ses collaborateurs qui ont fait par ailleurs la preuve de leur incapacité à diriger et à gérer la moindre structure.
Pour mémoire rappelons que l’éducation nationale a déjà son programme et son cursus d’enseignement pour les arts plastiques en vue de la formation de professeurs de dessin des lycées et collèges.
Que vont faire nos élèves à l’UAG ? Qui leur dispensera une formation qualitative ? Qui osera braver les instructions ministérielles, ses pédagogies, ses programmes nationaux pour faire de nos jeunes élèves et étudiants des citoyens martiniquais dont le sens de la créativité doit obligatoirement être sous-tendu par leurs réalités historiques, culturelles voire économiques.
Rappelons qu’un pays qui ne crée pas est un pays sans âme, sans devenir, ni espoir d’exister d’égal à égal avec les autres.
Le 7 mai 2012,
Louis LAOUCHEZ