Le chanteur de dancehall originaire de #Guadeloupe Young Chang MC ,son manager et un troisième homme ont été mis en examen et écroué pour tentative d’extorsion avec actes de torture et de barbarie, enlèvement, séquestration et tentative de meurtre pour une étonnante histoire …
Nancy. Armés d’un fusil à pompe, trois hommes ouvrent le feu, à trois reprises, en façade et dans le hall d’un immeuble de la rue Nicolas-Pierson, dans le quartier du Breuil, à Pont-à-Mousson. Nous sommes le 29 septembre, il est 22 h. Pris en chasse par une patrouille de police du commissariat local, le trio s’évanouit dans la nuit, au volant d’une berline faussement immatriculée.
En apparence, on pourrait croire à un simple réglement de comptes. L’enquête confiée par le parquet à la brigade Criminelle du SRPJ de Nancy, va prouver le contraire. Les enquêteurs vont mener une minutieuse enquête sur commission rogatoire délivrée par le juge d’instruction nancéien Carole Mazzacavallo. Sur la base des déclarations d’une jeune femme qui assure avoir été violentée par trois individus, les investigations de la PJ partent d’emblée dans la bonne direction. Le profil de ses agresseurs correspond au trio qui a ouvert le feu. Et celui de la victime n’est pas clair. Et pour cause…
La Mussipontaine a été interpellée quelques mois plus tôt à Fort-de-France (#Martinique) alors qu’elle s’apprêtait à quitter l’île pour la métropole. Avec dans ses bagages, plusieurs kilos de résine de cannabis. A priori, la jeune femme servait de « mule » pour des commanditaires à qui elle devait livrer les stups. La drogue lui a été confisquée et la Mussipontaine a pu rentrer chez elle, sous contrôle judiciaire. Mais elle a omis d’expliquer aux trafiquants sa mésaventure judiciaire en Martinique… Le réseau missionne donc le trio armé pour une expédition de récupération des avoirs. Les trois molosses originaires de la région parisienne, éprouvent des difficultés à localiser leur cible. Pour la faire sortir du bois, ils séquestrent deux jours durant l’un de ses amis proche dans un appartement de Vandœuvre. Sous la torture, l’otage n’a d’autre choix que de souscrire au scénario de ses tortionnaires. Il fixe un rendez-vous à son amie dans la soirée du 29 septembre à Pont-à-Mousson.
Enlevée avec son enfant
Le guet-apens des « Parisiens » se referme sur la jeune femme prise en otage à son tour, avec son enfant. Les ravisseurs exigent le remboursement des stups saisis par les autorités martiniquaises. Soit plusieurs milliers d’euros. La débitrice ne dispose pas d’une telle somme mais elle assure qu’un de ses proches, rue Pierson, devrait pouvoir la dépanner. Une altercation éclate entre l’ami et les trois hommes qui font alors usage de leur arme. Avant de prendre la fuite.
En contact avec la PJ de Martinique, les enquêteurs nancéiens, aidés par des expertises ADN et différents recoupements, interpellent les trois suspects à Chauny (02), Enghien-les-Bains (95) et Ile-Saint-Denis (93), le 15 octobre. Âgés de 23, 25 et 27 ans, les trois hommes mis en examen pour « tentative d’extorsions, actes de torture et barbarie, enlèvements, séquestrations et tentative d’homicide », ont été placés en détention provisoire.
Alain THIESSE