Alors que les ONG dénoncent une « régression vers une rupture de l’égalité de traitement », les experts du comité n’ont épargné aucun sujet, que ce soit le traitement des gens du voyage et des Roms, le débat sur l’identité nationale, la non-reconnaissance du droit des minorités dans la législation, ainsi que le durcissement du discours politique. Concernant les gens du voyage, certains ont particulièrement dénoncé le système d’attribution de visa de circulation ainsi que le droit de vote conditionné à plusieurs mois de vie dans la même commune. « Le carnet de circulation nous effraie, nous rappelle l’époque de Pétain », a expliqué Waliakoye Saidou (Niger).
De son côté, l’expert turc s’est étonné de la notion de « Français d’origine étrangère » dans une allusion directe aux récentes déclarations du président français Nicolas Sarkozy qui a réclamé que la nationalité française puisse « être retirée à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte » à un « dépositaire de l’autorité publique ». « Je ne comprends pas ce que c’est qu’un Français d’origine étrangère » et « je me demande si cela est compatible avec la Constitution », s’est interrogé Gun Kut.
Au total, les experts, qui attendent jeudi les réponses de la France avant de dresser leurs recommandations, ont jugé que les résultats n’étaient pas à la hauteur des efforts. « La France a été mise sur le grill » comme jamais auparavant, a estimé Malik Salemkour de la Ligue des droits de l’homme.
Source AFP