Danger !
Tout le monde s’attend à ce que Marine Le Pen, si par malheur elle était élue, transforme radicalement les lois de la République Française au mieux des objectifs et des intérêts du Front National pour créer les outils juridiques qui lui permettront de décliner ses priorités : racisme, xénophobie, oppression sociale, autoritarisme, préférence nationale, diminution des libertés individuelles, surveillance de la population, …
Le nom de son parti a changé mais les objectifs de Mme Le Pen sont les mêmes : se donner les moyens légaux d’exercer un pouvoir fort, comme son père l’horrible Jean-Marie Le Pen l’avait rêvé.
Bizarrement, en Martinique, le Président du Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, dont personne n’a oublié qu’il laissait croire au niveau international qu’il était le Président de la Martinique, lorsqu’il n’était qu’un simple président d’une Région française, a eu l’idée cette semaine d’un Congrès des élus de Martinique « pour doter la Martinique des leviers du développement, de l’émancipation et du progrès dont elle a besoin ». Alors, il a adressé une lettre aux chefs de file de la CTM. Il faut constater que cette lettre est loin, très loin dans la forme comme dans le fond, de celle qu’adressa Aimé Césaire à Maurice Thorez.
On sait que plus récemment, en décembre 2021, le monsieur avait tenté de faire passer à l’Assemblée Nationale une modification des textes qui régissent la CTM pour que le Président du Conseil exécutif, lui-même donc, devienne tout simplement le Président de la Collectivité Territoriale, poste qui n’existe pas actuellement. On se souvent que le truc avait été éventé et n’avait pas fonctionné.
Alors, la première question qui vient à l’esprit c’est : les leviers c’est pour la CTM ou pour lui ?
Toujours des prétextes pour masquer l’incapacité politique
Ensuite, le motif, un prétexte, avancé pour la tenue de ce congrès « Pour une meilleure adaptation des politiques publiques à nos réalités » ne peut que faire sourire. N’est-ce pas justement pour cet objectif que le Congrès des élus de Martinique de 2008 a voté pour la fusion des deux collectivités en une seule avec des pouvoirs élargis ? Que la CTM a été créée en janvier 2016 avec des pouvoirs plus étendus, supérieurs à la somme de ceux du Conseil Général et du Conseil Régional ?
Et puis, pour un parti qui ne vit le jour, jadis, que par la volonté absolue de ses pères, ses créateurs, d’atteindre l’objectif suprême : l’Autonomie, ne pas citer même une fois ce mot dans la lettre qu’il a adressée aux Présidents des Groupes politiques de l’Assemblée de Martinique, est sidérant et insultant pour la mémoire des ainés.
Il faut se souvenir de la pancarte brandie par les élus PPM, au Congrès de 2008, qui réclamait « un article nouveau pour l’autonomie » alors que le débat s’articulait autour des mérites et intérêts des articles 73 et 74.
Pourquoi un Congrès maintenant ?
« Le congrès des élus de Martinique est composé des députés et sénateurs élus en Martinique, du président du conseil exécutif et des conseillers exécutifs de Martinique, des conseillers à l’assemblée de Martinique et des maires des communes de Martinique », art. L7321-1 CGCT.
Quand on voit la composition du Congrès des élus de Martinique, tel qu’il est institué dans le Code général des Collectivités Territoriales à l’article L7321-1, on ne peut que se demander si ce sera un congrès ou un plébiscite.
Parce qu’avec une majorité très largement absolue, ce fumeux Congrès voulu par Serge Letchimy ne sera qu’une chambre d’enregistrement des positions qu’il voudra faire adopter.
Et là est le danger !