Il y a environ 15 jours, alors que je partageais un moment avec mon fils et mon neveu en dégustant un coco, je me suis fais invectivé par le conjoint d’un élu du peuple. Cette personne m’accusant d’avoir tenu des propos orduriers, m’annonçait avoir mis « un contrat sur ma tête », précisant qu’un jeune de la rue ferait le « travail » pour 5 €. Outre le fait que cette personne me connait bien mal pour penser que je donne dans la politique de caniveaux, outre le fait que les propos qui m’ont été attribués soit aux antipodes de mes pratiques, plusieurs choses me peinent terriblement dans cette affaire :
– D’abord, de constater que pour des responsables importants de la chose politique, les pratiques d’intimidation, de pressions physiques et de menaces de mort s’érigent en lieu et place des confrontations d’idées. Le Macoutisme flamboyant !
– Ensuite, le projet est ici d’instrumentaliser le désespoir de la frange la plus vulnérable de notre jeunesse, les exclus victimes de l’injustice sociale structurée en système, prisonniers de la drogue et vivants d’expédients. Main d’oeuvre disponible pour la sale besogne alors que le job du politique est de les sortir du gouffre. Eux, plus que quiconque, aspirent à la lumière.
– Ensuite, les 2 enfants de 13 ans qui m’accompagnaient sont encore choqués de la violence de cette agression et ont peur chaque fois que je m’en vais. Que penseront-ils de la Politique et des politiques ? Une activité de voyous, de délinquants ? Un espace où certains sont prêts à tout pour attraper et garder un morceau de pouvoir ? Je ne veux pas croire que nous en soyons rendus là ! Ces pratiques d’un autre âge avaient disparu de notre paysage politique. Je veux croire que cette personne retrouvera la raison.
Pour ma part, je n’ai pas peur.
Depuis que je me suis engagé dans le combat politique, à l’âge de 15 ans, je n’ai jamais choisi les chemins les plus aisés avec pour boussoles mes idées, ma conscience, mes rêves pour la Martinique et mes utopies pour l’humaine condition. Ce n’est pas la première intimidation, j’ai connu les shériffs et leurs sbires, les macoutes voulant donner des gages de fidélité à leur chef, les matraques de CRS etc …
J’avais seulement eu l’illusion que cette barbarie était d’un autre temps et que notre démocratie était mature. Soyons clair, je ne mets pas en cause un parti politique ou autre groupe, il s’agit d’une dérive individuelle qui peut surgir n’importe où si nous n’y prenons garde. Je n’ai pas donné de nom justement pour qu’aucun parti ne soit injustement stigmatisé. Les faits sont trop graves pour en faire un usage de stratégie politique C’est tous partis confondus, tous ensemble, que nous devons rejeter , combattre et condamner ce type de dérives mafieuses.
Jan Fwanswa Dulème