À l’approche des fêtes, la fin de l’année 2024 s’arrose bien pour des personnes qui peuvent dormir sans s’inquiéter des sommes détournées à la CTM à croire que le père Noël existe.
Ainsi, la Martinique est secouée par un scandale financier qui soulève autant de questions que d’indignation.
Une jeune femme, agent de catégorie C à la CTM, est accusée d’avoir détourné pas moins de 2 millions d’euros.
Ce chiffre astronomique, pour quelqu’un occupant une fonction administrative modeste, défie l’entendement et éclaire de nombreuses zones d’ombres sur la gestion financière de nos institutions.
L’impensable…
Comment une telle somme a-t-elle pu être détournée sans que les signaux d’alerte ne s’enclenchent ? Effectuer des virements répétitifs de 41 000 € ou moins aurait dû immédiatement attirer l’attention de la banque. Pourquoi ce silence de la part des institutions bancaires, censées surveiller les transactions inhabituelles grâce au système TRACFIN mis en place par l’État pour détecter les blanchiments d’argent et les fraudes ?
Faut-il se poser la question de complicités internes ?
Cette employée aurait-elle agi seule ?
Disposait-elle d’un réseau de comptes bancaires pour dissimuler ces fonds, ou a-t-elle bénéficié de l’aide d’un complice dans le circuit financier ?
Une lenteur suspecte dans les réactions.
Pourquoi le président de l’Exécutif de la CTM a-t-il mis 15 jours avant de porter plainte, alors que la gravité des faits demandait une action immédiate ?
Cette nonchalance contraste avec la célérité avec laquelle une motion a été déposée contre Rodrigue Petitot pour des propos bien moins impactants financièrement.
Le silence des autorités, notamment de la paierie territoriale, est également troublant. Madame Morvillier, responsable des finances, reste muette. À quoi rime ce manque de transparence ?
“Vòlè ka vòlè vòlè” : l’ironie d’un système corrompu
Ce proverbe créole résume bien la situation. On se retrouve face à une cascade de responsabilités où les vrais coupables semblent toujours intouchables. Magie ou simple maîtrise des rouages de l’ombre ?
Pendant que certains dorment paisiblement en détournant des millions, d’autres doivent faire face à des fins de mois difficiles. Ce scandale montre une fois de plus qu’un système opaque et laxiste permet aux abus de prospérer.
Une enquête qui doit être approfondie
La police financière est sur le coup, mais les Martiniquais méritent des réponses. À qui profite réellement ce crime ? Pourquoi les dispositifs de contrôle ne fonctionnent-ils pas ? La confiance des citoyens envers les institutions est en jeu, et cette affaire ne fait que renforcer le sentiment d’impunité qui gangrène les élites.
Quand l’État devient une farce
Nous ne sommes plus dans une République, mais dans une pièce de théâtre où les voleurs jouent à cache-cache et où les responsables semblent faire semblant d’agir.
Jusqu’à quand ce jeu de dupes continuera-t-il ? Bonne question. 2025 sera une belle année pour les producteurs de chips et de bokits hareng saur. À suivre.