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UNDER ARISTIDE…

Le gouvernement haïtien a porté plainte contre l'ex-président Jean Bertrand Aristide devant un tribunal fédéral américain à Miami (Floride, sud-est) pour avoir volé des "millions de dollars" et participé à un trafic de drogue, selon des documents judiciaires obtenus jeudi. La plainte, déposée mercredi soir, accuse l'ancien président "d'avoir pillé le trésor public", "volé des revenus appartenant à la compagnie téléphonique nationale haïtienne", et "d'avoir encouragé, protéger, participé et profité d'un trafic de drogue illégal en Haïti et via Haïti ". Cette plainte du gouvernement provisoire haïtien survient un mois avant les premières élections générales programmées en Haïti depuis la chute d'Aristide en février 2004. Après plusieurs reports, un scrutin présidentiel et parlementaire est attendu en décembre mais aucune date n'a encore été publiée. Il y a une semaine, un rapport de l'Unité centrale de renseignements financiers (UCREF, organisme étatique) sur la gestion de la présidence haïtienne d'Aristide entre 2001 et 2004 avait conclu à une "vaste gabegie administrative". L'UCREF avait demandé qu'une convocation pour témoigner soit émise par la justice contre Aristide, en exil en Afrique du Sud, et contre des anciens ministres pour "blanchiment des avoirs provenant du trafic illicite de la drogue et d'autres infractions graves, de soustraction de deniers publics, forfaiture, concussions et corruption de fonctionnaires publics". Les résultats de l'enquête ont montré des détournements de fonds par le biais de sociétés écrans créées en vue de récupérer des fonds publics au profit de trois institutions privées de l'ex-président haïtien, avait précisé l'Unité centrale. Environ 127 millions de dollars ont été dépensés, entre 2001 et 2004, en surplus budgétaire par l'administration du Palais présidentiel, notait le rapport qui constatait des irrégularités dans l'approvisionnement et les dépenses dans les comptes de la présidence. L'Unité centrale avait aussi relevé que "la négation des lois et des normes avait facilité des malversations, des détournements de fonds publics et des trafics d'influence". En juillet, une commission d'enquête administrative haïtienne avait déjà révélé des cas de corruption et de détournements de fonds publics dans la gestion du gouvernement Aristide. Selon elle, près de 20 millions de dollars ont été détournés vers des comptes privés en Haïti et aux Etats-Unis, entre février 2001 et février 2004. Source : AFP