Les femmes d’origine hispanique ont ainsi en moyenne trois enfants, contre deux pour les femmes d’autres ethnicités. En outre, les jeunes femmes d’origine hispanique en âge de procréer sont plus nombreuses que les jeunes femmes blanches, dont le nombre a baissé de 19% depuis 1990. Sans compter que de plus en plus de femmes blanches attendent d’être plus âgées pour avoir des enfants. Déjà dans un quart des comtés du pays, il y a moins de naissances chez les blancs que chez les minorités.
Un fossé racial et générationnel
La progression démographique des minorités constitue un phénomène important qui pèsera sur les débats politiques actuels comme la réforme de l’immigration ou celle du système de santé. «Il y a maintenant aux Etats-Unis un fossé générationnel entre une population blanche vieillissante et les minorités ethniques dynamiques et jeunes», relève Kenneth Johnson. «Les pouvoirs publics doivent réfléchir aux moyens d’incorporer ces populations, en mettant par exemple en place des programmes scolaires spécifiques ciblant les enfants dont l’anglais n’est pas la langue maternelle».
«Il faut voir comment nos élus vieillissants et les contribuables américains, en majorité des blancs, peuvent répondre aux défis de cette jeunesse si différente culturellement d’eux», poursuit le démographe. «Accepteront-ils de payer des impôts pour des écoles qui ne s’occuperont pas de leurs enfants ?», s’interroge Kenneth Johnson qui rappelle que la plupart des richesses se trouvent aux mains des personnes âgées.