La théorie du Maître et de l’esclave d’Hegel est claire (le maître n’est maître qu’à partir du moment où tu acceptes d’être son esclave), bien sûr. Mais… sauf que ceux qui ont les rênes du pouvoir politique, lorsqu’ils parlent d’autonomie, sont plus dans le viseur d’une autonomie de gestion avec l’argent du maître. Tout en prenant des décisions où l’on aurait plus de compte à rendre à celui à qui on réclame des millions pour une autonomie de « gestion »… qui finalement nous ramène au point de départ : une domination, une mise sous cloche… d’autant que nous n’avons en face aucune puissance intellectuelle. Même Césaire en son temps n’y est pas parvenu. « le Peuple n’était pas prêt ».
Aujourd’hui en regardant le JT, j’ai surtout vu un regain de patriotisme venant de jeunes heureux de hisser le drapeau bleu blanc rouge, et ambitieux d’aller se battre « pour la patrie ( le mot a été lancé !)».
Encore une fois nous sommes un peuple Martiniquais. Pas Guadeloupéen, pas Guyanais, pas de Nouvelle Calédonie ou de La Réunion, pas même antillais. Nous sommes, tout autant que tous ceux cités, en quête, et en plein dedans, d’une IDENTITÉ COLLECTIVE. Pour l’instant la société martiniquaise est tellement divisée que nous vivons presqu’une sorte d’écartèlement identitaire qui veut s’inscrire dans une sorte de normalité, sinon de fatalité douloureuse. Mais comment créer, comment stabiliser l’ordre social en masquant les divisions et les inégalités qui le traversent ?
Pour l’instant le maître et l’esclave font désordre…
A ce stade, nous jonglons entre identité locale et nationale.
Le mois de mai est celui par excellence de notre mémoire émotionnelle, et le 22 Mé est LE levier émotionnel par excellence de notre construction identitaire, dans le registre traumatique, ( Maître/esclave) quitte à susciter déni et culpabilité…