Suite aux informations faisant état d’un courrier adressé par le gouvernement concernant la réforme territoriale, le président de la Région Guadeloupe, Victorin LUREL, déplore tout à la fois la forme et le fond de cette missive.
Sur le fond, Victorin LUREL regrette l’extrême légèreté du secrétaire d’Etat à l’Intérieur et aux collectivités locales et de la ministre chargée de l’Outre-mer qui ont choisi de transmettre ce courrier à la presse avant même qu’il ne soit envoyé à son destinataire. « J’ai rencontré Mme PENCHARD à plusieurs reprises en Guadeloupe ces derniers jours. Elle aurait pu avoir l’élégance de me faire part de la réponse du gouvernement qui consent à s’exprimer sur ce sujet après une semaine de silence assourdissant », déclare le président de Région.
Victorin LUREL regrette ensuite que dans les commentaires cités par l’AFP, le cabinet de la ministre chargée de l’Outre-mer maintienne une inquiétante ambigüité en évoquant à plusieurs reprises un possible changement de « statut » en Guadeloupe – donc de régime législatif -, alors qu’il a toujours été question pour la majorité des élus d’une évolution institutionnelle destinée à adapter localement la réforme territoriale dans le cadre du droit commun de l’article 73.
Sur le fond, le président de région observe que ce courrier confirme que c’est bien le gouvernement qui est demandeur d’une évolution des institutions en Guadeloupe et que c’est également le gouvernement qui soutient que le statu quo n’est pas possible.
Victorin LUREL relève aussi qu’en se disant finalement prêt à faire droit aux demandes des élus guadeloupéens, le gouvernement accepte dans un courrier sans aucune valeur juridique ce qu’il a constamment refusé au Parlement et dans la loi. « Le gouvernement fait là, hélas, de la politique politicienne et il sème délibérément le trouble dans l’opinion. On voudrait faire échouer le processus lancé par les élus guadeloupéens qu’on ne s’y prendrait pas autrement », s’insurge Victorin LUREL.
Pour la bonne information du secrétaire d’Etat, Victorin LUREL rappelle que les services de l’Etat ont en leur possession les résolutions du VIIIème Congrès des élus départementaux et régionaux de mai 2009 qui officialisaient la demande des élus guadeloupéens de pouvoir adapter en 18 mois la réforme territoriale. Et, il rappelle que le terme de ce délai est fixé dans 4 mois, soit le 26 janvier 2011.
Victorin LUREL maintient enfin que l’application de la réforme territoriale voulue par le gouvernement nécessite obligatoirement le consentement des électeurs guadeloupéens et il confirme que le Conseil constitutionnel sera saisi sur ce point afin de dire le droit.