Il fut un temps, aujourd?hui largement révolu, où au moindre éternuement au sein du Parti Progressiste Martiniquais, le parti d?Aimé Césaire, du Docteur Aliker, de Zami, de Fidat , de Nabéti, de Celma, Fort-de-France était bronchiteuse, la Martinique enrhumée et l?inquiétude palpable. Aujourd?hui, ses soubresauts passent quasiment inaperçus et ses péripéties semblent juste être des épisodes de la longue et inéluctable déliquescence de l?ex premier parti de la Martinique. Ce week-end débute la seconde partie du XVII ème Congrès. Il a été marqué depuis plusieurs mois par une fracture ouverte entre les jeunes loups « orthodoxes », menés par Serge Letchimy, sous l?oeil bienveillant et l?aiguillon revanchard de Camille Darsières et ceux, menés par Claude Lise, auto désignés "refondateurs "et qui estiment être les seuls porteurs de l?esprit des pères fondateurs. A des divergences idéologiques profondes s?ajoutent des querelles de personne, violentes, sanguinaires et sans retour. Personne n?a oublié la défaite du candidat du PPM face à Edmond-Mariette de Bâtir, aux élections législatives partielles, personne n?a oublié la candidature de Charles-Henri Michaux aux sénatoriales et le soutien actif de Claude Lise à Serge Larcher, finalement élu. Les ambitions s?entrechoquent. L?impatience d?avoir les pleins pouvoirs pour Serge Letchimy, le désir de finir sa carrière politique avec panache pour Claude Lise, se heurtent de front et sont inconciliables. Ces motifs de discorde et toutes les rancoeurs accumulées depuis 15 ans augurent mal d?une quelconque réconciliation. Hier jeudi, lors de la réunion plénière du Conseil Général, les passes d?armes entre les deux factions ont été vives, incessantes, des mots perfides lancés, des réponses acérées retournées, de part et d?autre. Les mouches des fleurets ont été ôtées. Les fleurets eux-mêmes ont été rangés. C?est au sabre (d?abattis ou coutelas) que les choses vont se régler, non pas cette fin de semaine à Trénelle, siège du parti, puisque les « orthodoxes » resteront entre eux, les « refondateurs » ne participant pas au Congrès, mais dans les jours et les semaines qui suivront la consécration inéluctable de Serge Letchimy en tant que président et, en fait, en unique et tout puissant patron du PPM. P. 38